Longtemps, passer la frontière pour venir travailler au Grand-Duché a été perçu comme un eldorado. Pourtant, il n’en est rien.
Une récente étude menée conjointement par la BCP et le LISER met en lumière un traitement de faveur pour les travailleurs résidents.
Halte aux idées reçues !
Afin de mieux connaître les travailleurs luxembourgeois, ainsi que leurs mœurs, la Banque Centrale de Luxembourg (BCL) et le Luxembourg Instu-itut of socio-economic research (LISER) ont planché sur les habitudes de consommations de la population depuis 2014.
Portant sur quelque 2400 ménages frontaliers (France, Allemagne et Belgique), l’étude met en lumière des différences notables en ce qui concerne les salaires, selon que l’on est résident ou frontalier : « le revenu brut médian des ménages employés résidant au Luxembourg est 30% plus élevé que celui des frontaliers » apprend-on, avant de découvrir que ces mêmes frontaliers laissent, de plus, près de 20% de leur salaire au Grand-Duché, même si leurs dépenses en biens non durables sont principalement effectuées dans leur pays de résidence. L’étude précise cependant que le patrimoine net des frontaliers a tout de même progressé depuis 2010, même s’il ne correspond qu’à la moitié des résidents ; une différence due à la valeur plus élevée des biens immobiliers au Grand-Duché.
En outre, cette étude vise également à dresser le portrait-type des travailleurs frontaliers. Ainsi, l’étude révèle qu’ils vivement majoritairement en couple, occupent un CDI depuis environ 10 ans, principalement dans les secteurs financiers et le commerce de gros et de détails. Ils sont également propriétaires (71% d’entre eux). Enfin, la qualité de vie des frontaliers est également moindre que celles des résidents puisque ceux-ci passent environ 46 minutes de leur journée dans les transports contre 23 pour les travailleurs vivant au Luxembourg.