Après des mois de latence, la Culture reprend enfin ses quartiers. Et elle ne pouvait pas mieux aborder la rentrée qu’avec cette exposition des artistes Sarah Peters et Celeste Rapone à la Zidoun-Bossuyt Gallery.

Si « le travail de Sarah Peters repose sur son exploration des différents langages formels de la sculpture et sur des thèmes allant du pouvoir, de l’autorité à la psychologie, au genre à l’humanité, la plupart des tableaux de Celeste Rapone puisent aussi dans le langage formel de la sculpture ». Une exposition, pensée comme un « dialogue » entre la sculptrice et la peintre.

“Le plaisir de la fausse interprétation contemporaine” 

Artiste contemporaine, évoluant et vivant dans le Queens new-yorkais, Sarah Peters s’appuie sur diverses influences iconographiques, telles que les antiquités assyriennes, les masques de la tragédie gréco-romaine, les figurines funéraires égyptiennes et les portraits chypriotes, ou encore le travail d’Elie Nadelman, les premières œuvres de l’art populaire américain, Constantin Brâncuși et les débuts de la figuration moderniste.

Elle observe ainsi la manière dont, au fil du temps, la fervente émulation des styles – qu’ils soient culturels, religieux ou qu’ils relèvent de l’histoire de l’art – évolue vers ce qu’elle appelle “le plaisir de la fausse interprétation contemporaine” : l’échelle et les proportions sont modifiées, les références sont étendues et sublimées, et les significations sont déformées et occultées. Les têtes de Sarah Peters proposent une reconstitution personnelle et intuitive de visages humains dont l’apparence demeure le plus souvent constante, mais dont les interprétations sont fluides et sans cesse en mouvement.

Connus pour ses scènes compactes autour de personnages féminins allongés qui s’incarnent dans des silhouettes gonflées et arrondies, les tableaux de Celeste Rapone quant à eux, commémorent une représentation contemporaine et humoristique de la nature féminine. En mettant l’accent sur les situations quotidiennes de l’homme moderne, les tableaux mettent en lumière les espaces intérieurs et les événements quotidiens qui ont lieu dans l’intimité. L’artiste réussit à déstabiliser les distinctions entre réalité et imaginaire en les faisant coexister à parts égales sur les toiles.

A découvrir jusqu’au 17 octobre 2020 à la Zidoun-Bossuyt Gallery 

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