Dans la ville de Boston où l’Eglise a de nombreux fidèles, l’équipe Spotlight du journal Le Golden Globe se pose la question: peut-on vraiment s’attaquer à ça ?

 

«Ça», ce sont trente années de mensonges que l’Eglise s’évertue de cacher aux yeux de tous. D’autant que le mensonge n’est pas des moindres, puisqu’il s’agit d’actes de pédophilie commis par des prêtres.

Le pitch

Les quatre journalistes de Spotlight vont découvrir alors que ce ne sont pas que quelques brebis galeuses qui sont à l’origine du problème mais l’ensemble du système religieux. Le Golden Globe prend conscience alors de s’attaquer à un problème de taille non sans conséquences. L’équipe va alors devoir se battre corps et âme pour connaitre la vérité même si pour cela elle doit faire face à des refus, à la censure d’informations et au silence des victimes. A mesure qu’ils avancent, ils découvrent que les faits dépassent l’entendement. Leur article doit voir le jour parce qu’il pourrait avoir sur les lecteurs un impact sans précédent. Ils se doivent de réussir, ils se le promettent et travaillent nuit et jour pour coincer les responsables, pour rendre justice aux victimes.

On y va?

Nous ne sommes pas captivés par l’intrigue dès le début du film, car l’afflux d’informations nous perd légèrement et le manque d’action est assez déstabilisant. La curiosité et l’admiration devant le courage et la ténacité des personnages sont au final ce qui nous pousse à rester dans la salle. Or, à la fin de celui-ci, nous comprenons que le film n’a pas pour simple finalité de nous divertir, de nous sortir du quotidien. Il nous met bien au contraire face à ce dernier pour que l’on prenne conscience que de telles histoires ne sont pas que des fictions. Si lire les journaux nous a conditionné, c’est avec ce genre de film que l’on comprend que le septième art est porteur de message, de jugement et nous inciter à changer. C’est donc dans un souci d’authenticité que les acteurs interprètent des hommes et des femmes qui nous ressemblent. Car comme dit de si nombreuses fois: «ça aurait pu être nous les victimes». Il ne s’agit pas de faire un film à succès hollywoodien avec beaucoup d’effets spéciaux. Le film s’attache à reproduire des faits d’après l’enquête journalistique gagnante du prix Pulitzer 2002 et à retranscrire ainsi les événements dans leur réalité. Dénicher des informations sur un tel scandale, c’est avoir pris le risque de mettre au grand jour la culpabilité de l’Eglise à une époque où elle est la plus influente.

Le film promet d’être un réel succès puisqu’il est déjà nommé dans cinq catégories pour les Oscars 2016 et le public semble déjà conquis. Son réalisateur Tom McCarty, à qui l’on doit The Station Agent et The Visitor, (récompensé au festival de Deauville 2008) signe une nouvelle fois un film qui promet de rester dans les annales!

https://youtu.be/tb_WgKDqPsE

 

Caroline Pelletier