Pharmacienne belge de formation, Joëlle Denis a délaissé sa blouse blanche pour s’installer au Luxembourg, à Oberpallen au sein du Pall Center. Elle y a ouvert un concept store unique au Grand-Duché qui conjugue deux univers : la parapharmacie et la parfumerie.
Son ambition ? Offrir à ses clientes tout un monde de bien-être et anticiper leurs désirs. Humaniste, amoureuse de son travail et dans l’action, cette cheffe d’entreprise a plus d’un atout dans sa manche. Elle évoque avec nous sa soif d’entreprendre.
S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…
Mon amour des projets !
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer votre propre société ?
Sans surprise l’envie d’être indépendante, de pouvoir réaliser mes rêves et me distinguer.
Racontez-nous la genèse de MaxSens ?
C’est un peu un heureux hasard. Avec mon mari, nous avons huit pharmacies, en Belgique. J’avais déjà fait un premier pas dans ce sens en ouvrant une parapharmacie. Un ami commun, opticien à Arlon, nous a présenté Christiane Wickler et moi. Le courant est tout de suite passé entre nous. Naturellement, ce projet trouvait sa place dans son centre commercial à Oberpallen. Toutes deux partagions la même philosophie, les mêmes valeurs, la même vision de l’entrepreneuriat, qui se construit à long terme.
Justement, pouvez-vous nous en dire davantage sur votre vision de l’entrepenariat ?
D’abord, il est fondamental de bien évaluer le marché, puis de voir ce que l’on peut faire, et notamment pour se distinguer. Le secteur de la parapharmacie et de la cosmétique, puisqu’il s’agit de cela, est de plus en plus difficile, de plus en plus concurrentiel et agressif. Ensuite, c’est également une question d’opportunités : il faut avoir les bonnes idées, au bon moment, au bon endroit. Enfin, et c’est le plus important : le service à la clientèle. C’est vraiment un point sur lequel nous nous rejoignons avec Christiane. Faire attention à l’humain, anticiper les souhaits et attentes de nos clients, leur apporter une réponse. Voilà qui est fondamental quand on évolue dans le commerce en 2018 !
Avez-vous fait des choix de carrière que vous avez regrettés ?
Absolument aucun !
De la pharmacie à la parfumerie, il n’y a qu’un pas ?
Cette évolution s’est faite en douceur et naturellement. Mais le métier n’est pas le même. Ce sont deux univers, avec deux clientèles bien distinctes. Nous avons fait le choix d’orienter la parapharmacie vers le bien-être : les clients qui poussent notre porte sont souvent des personnes qui sont dans la prévention. Quant à l’univers de la parfumerie, c’est une belle découverte. Moi qui étais habituée à travailler avec des malades, je découvre un monde de luxe et de volupté. J’apprends tous les jours, c’est très enrichissant.
Être une femme est-il un frein ou une force ?
Les deux à la fois, même si au début, être une femme est plutôt un frein. On ne vous prend pas toujours au sérieux, il faut redoubler d’efforts pour faire ses preuves. Cependant, les femmes savent mieux maintenir le cap.
De quelles compétences un bon entrepreneur doit-il faire preuve ?
De compétences transversales. Et avoir un œil sur tout : bien connaître son personnel, regarder les comptes, avoir de bonnes relations avec ses fournisseurs. Il est également fondamental d’être toujours présente, chaque jour. On ne peut pas être un bon entrepreneur si on ne connaît pas le terrain : être toujours au fait de ce qui se passe est primordial pour anticiper, s’adapter, et réagir vite si besoin.
Comment parvenez-vous à jongler entre vie personnelle et vie professionnelle ?
Les nuits sont courtes (rires) ! Je reconnais que je ne consacre pas assez de temps à ma vie personnelle, mais je veille toujours à dégager du temps de qualité pour m’occuper de mon fils de 13 ans. Je travaille avec mon mari : même si nos discussions tournent essentiellement autour du travail, cela me permet de le voir souvent. C’est un choix que j’ai fait et que je ne regrette pas. Je suis une femme de projets, j’ai la vie que j’ai toujours voulu avoir. Et puis, nous travaillons avec plaisir, dans la bonne humeur. Chaque matin, mon fils nous voit partir avec l’envie de travailler, c’est très important et cela contribue à notre épanouissement à tous les trois. J’ai une superbe vie, j’ai beaucoup de chance (sourire)
Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Ne pas avoir peur. Oser. S’imposer. Y aller à fond !