Il était le second souffle de la maison Saint Laurent. Quatre ans après son arrivée à la tête de la création de Saint Laurent, Hedi Slimane tire sa révérence.
Il a bouleversé les codes, bousculés les idées et a apporté sa propre vision. Rock jusqu’au fond de l’âme, avec tout ce qu’implique cet adjectif. Jusqu’à déplacer son studio à L.A., et même y présenter son dernier défilé, boudant la french Mecque. Hérésie? Non, Hedi.
De la maison Yves Saint Laurent, il a en fait Saint Laurent, il a renoué avec le monde de la haute couture, délaissé depuis 2002. S’il a écrit un nouveau chapitre, brillant en envolé, il a tout de même conservé le génie audacieux et irrévérencieux du fondateur de la maison. Hedi Slimane a apporté sa vision, celle d’une esthétique grunge, rock, à grand renfort de paillettes, de regard charbonneux et de bouches laquées de rouge, de silhouettes affûtés, androgynes,anguleuses et fitées. De la haute couture vulgaire, au sens premier du terme.
Si son audace a fait grincer des dents les premiers temps, le génie n’a pas tardé à s’imposer comme une évidence dans le milieu. Un talent salué par François-Henri Pinault, patron du groupe Kering auquel appartient Saint Laurent: «ce qu’a accompli Yves Saint Laurent ces quatre dernières années restera comme un chapitre unique dans l’histoire de la Maison», tandis que Francesca Bellettini, PDG d’Yves Saint Laurent Paris saluait «la direction prise ces quatre dernières années (qui) constitue un socle formidable sur lequel construire le succès durable de la marque». Il incombera à son successeur – dont le nom n’a pas été encore dévoilé, même si l’on murmure qu’Anthony Vaccarello pourrait être celui-là – de tourner la page de cet étincelant chapitre de la maison parisienne.