Annabel Abbs est une auteure britannique qui s’est imposée dans le genre biographie avec son premier roman Frieda. Publié en 2020, il est qualifié de « livre de l’année » par un grand nombre de journaux influents. Son nouveau roman La fille de Joyce est sélectionné dans la catégorie Meilleure roman 2021.
Par Marie Santer
« Je suis à Munich, la ville de la révolution »
Au début du siècle dernier, le lecteur suit une jeune femme, Frieda. Une jeune femme qui comme le veut la société est mère de famille, fidèle a son mari. Elle ne fait pas de vague, reste dans la condition qui lui est attribuée, imposée. Mais Frieda fait un voyage qui marquera a jamais sa vie de femme. Elle va à Munich, cette vie qui est synonyme de renaissance, de découverte et de liberté. Elle y découvre une manière de vivre, une culture à l’opposé de la rigidité de sa condition. À Munich, les femmes sont libres, plus aucune obligation ne pèse sur leur rôle de femme.
Frieda rencontre un disciple de Freud, celui qui lui ouvre les porte de la liberté féminine. Elle trompe son mari avec cet homme, mais à Munich la tromperie n’existe pas, cela s’appelle de l’ouverture d’esprit. Néanmoins, la réalité de Frieda l’a rappelle. Maintenant que cette jeune femme a gouté a cette liberté nouvelle, est-elle prête à y renoncer ?
« Je suis née pour être libre »
Dans ce merveilleux roman, l’auteure nous expose le rôle des femmes tel qu’il existait il y a encore quelques dizaines d’années. Ce rôle qui ne permettait aucune expression, aucune créativité, ce rôle qui bridait la femme dans son exercice de mère.
Frieda dévoile la puissance féminine, la puissance de celle qui veut être libre, de celle qui veut vivre. L’auteure nous plonge dans la vie de Frieda qui représente toute les femmes du début du siècle dernier, avec une vie bridée par les qu’en dira-t-on, bridée par leur seul rôle : donner la vie. Mais, Frieda comme des centaines d’autres ont décidé de s’émanciper de cette vie qui n’était pas la leur, elles ont fait le choix de la liberté, de la liberté de pensée, de la liberté sexuelle, de leur liberté. Elle décide de montrer au monde entier son envie d’émancipation bien que ce rôle de mère qui lui est destiné lui manque affreusement.
L’auteur dépeint avec une précision sans égale la vie du début du 20ème siècle, les mœurs qui accompagnent cette époque, les façons d’agir, les façons de parler. L’auteur a su nous plonger dans cette époque diamétralement différentes de la nôtre. L’immersion est totale pour le plus grand bonheur du lecteur. Un roman inspiré par le chef d’œuvre de Tolstoï, Anna Karenine, qui est à découvrir pour comprendre la soif de liberté de centaines de femmes.