On le savait depuis quelques semaines, les Francofolies feront halte au Luxembourg. Avant d’entrer pleinement dans le vif du sujet, dès 2019, une édition warm-up se tiendra à Esch-sur-Alzette, afin d’initier le public au célèbre festival, devenu au fil des années, un véritable fer de lance pour la francophonie dans le monde.
Alors que l’événement se tiendra les 6,7 et 8 septembre, ses organisateur, et notamment le producteur privé KDTS (Jean-Serge Kuhn), ont tenu a préciser qu’il s’agissait seulement d’un petit tour de chauffe, et que la première édition se tiendra en septembre 2019 et ce pour une durée de cinq ans. Nouvelle variante du célèbre festival qui se tient à La Rochelle depuis 1985, cette première occurence luxembourgeoise sera une sorte d’expérimentation pour les organisateurs.
Pensant « qu’il y avait la place pour un grand festival à Esch », l’échevin à la Culture, Pim Knaff, a mis en lumière l’importance pour une ville comme Esch d’accueillir un tel événement. Pour rappel, la ville du sud sera également Capitale européenne de la Culture en 2022, et ce genre d’initiative lui permettra de prouver qu’elle continuera à tout mettre en oeuvre pour affirmer son identité culturelle d’ici-là.
Une identité culturelle à mettre en parallèle de la forte appartenance francophone de la ville. En faisant le choix d’accueillir les Francofolies, les élus ont en effet montré leur volonté de promouvoir la langue de Molière à travers la création musicale française et francophone, à l’image des autres émanations du festival que l’on peut notamment retrouver à Spa en Belgique ou encore au Canada. » Nous nous engageons à défendre la chanson française, et les valeurs de la francophonie» a notamment déclaré le producteur de la version luxembourgeoise du festival pendant la présentation du festival. »
Une forte présence anglophone
Malgré cette volonté revendiquée de promouvoir la chanson française et, à travers elle, le français, cette édition Warm-Up mettra en avant un nombre important d’artistes qui se produiront dans la langue de Shakespeare. En effet, si Julien Clerc, l’une des têtes d’affiche de cette édition, chantera évidemment en français, la plupart des artistes présents (Shaka Ponk, Mat Bastard, Versus You, Seed to Tree ou encore Southern Caravan Breath) présenteront des titres en anglais. Parfaitement conscients du paradoxe, les organisateurs ont tenu à préciser que la « charte des Francofolies » avait été respectée. « On a programmé une dizaine d’artistes français qui illustrent toute la diversité de la chanson française » a précisé Jean-Serge Kuhn.
Un grand écart assumé
Considéré comme un véritable tremplin pour les artistes, et ce malgré cette petite incohérence linguistique, les Francofolies devrait contribuer au rayonnement de la culture luxembourgeoise, de la création musicale locale et ainsi prôner la diversité culturelle du Grand-Duché bien au-dela de ses frontières.
Concernant la programmation, les organisateurs assument parfaitement le grand écart entre les deux têtes d’affiches : Julien Clerc (au théâtre d’Esch) et Shaka Ponk (Rockhal). Outre ces concerts qui devraient être rapidement sold out, l’événement permettra à de nombreux artistes luxembourgeois et locaux de se faire une place auprès du public. Un événement qui, s’il trouve son public, risque de faire du bruit dans les années à venir. « On espère proposer une centaine de spectacles d’ici cinq ans, comme à La Rochelle » prévient Jean-Serge Kuhn. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Plus d’informations sur www.francofolies.lu
Mathieu Rosan