Joe Fyfe : The sky eats up the trees
La galerie Ceysson & Bénétière est heureuse de vous présenter les derniers travaux de l’artiste Joe Fyfe, basé à New York. C’est en «trouvant» par hasard, alors qu’il feuilletait l’un de ses recueils préférés du poète américain James Schuyler, que Fyfe a choisi le titre de son exposition «The sky eats up the trees ». Selon l’artiste, employer une phrase appropriée pour ensuite s’en servir comme intitulé d’une exposition renvoie à son modus operandi qui consiste à proposer des matériaux « tels qu’il les trouve ». (La référence est d’autant plus forte dans le cas du titre, qu’il illustre aussi le lien entre nature et culture exprimé par son travail)
Cette exposition propose des exemples de « formes alternatives » de peintures réalisées à partir de drapeaux, d’imprimés peints ou du dos de panneaux en vinyle, de tissus grossiers, de cerfs-volants, etc. Mon travail vise moins à jeter un pont entre l’art et la vie, nous dit Fyfe, qu’entre « l’art et les choses », c’est-à-dire en élevant légèrement notre conscience d’exister d’instant en instant avec les objets et les matériaux quotidiens qui nous entourent. Métissée de manières à la fois formaliste et postformaliste, sa peinture est influencée aussi bien par des décisions esthétiques directes mais économisées, que par de plus amples résonances géopolitiques.
Le magnétisme qui émane du travail de Fyfe réside dans l’alternance entre le haut-formalisme et sa palette quotidienne. Il établit un lyrisme dans chaque oeuvre issue de quelque chose qu’on pourrait comparer à une formule secrète, des ingrédients soigneusement mesurés qui comprennent la plénitude matérielle, la précision contemplative et décisive, et le hasard sous-manipulé. La production cohésive mais non moins expansive de Fyfe trouve son origine dans une formation précoce sur les principes de base. Selon ses propres termes « j’ai commencé en tant que peintre avec du vieux matériel, que ce soit des huiles, des supports en lin collés à de la peau de lapin, des brosses à poils de nombreuses variétés et j’ai peint d’après nature ! Puis en prenant modèle sur des photos, et ensuite avec de la peinture acrylique et tout doucement, j’ai développé toute une gamme de moyens. Je suis arrivé à l’abstrait en répondant à un désir de travailler plus directement avec des idées et le langage de la peinture tel que j’avais commencé à le comprendre. Je me dis souvent qu’il ne faut pas que j’oublie que ce que je veux, c’est rester au service des matériaux, et pour cela, veiller à brider la présence de l’artiste. »
Joe Fyfe est né en 1952. Il vit et travaille à New York. Il a exposé ses oeuvres dans le monde entier, tant dans le cadre d’expositions individuelles que collectives, dans les galeries Christian Lethert de Cologne (Allemagne), Ryllega, de
Hanoï (Viêt-Nam), Ceysson-Bénétière de Genève (Suisse), Lovaas Projects de Munich (Allemagne) et à New York, tant aussi à la White Columns qu’à la galerie Nathalie Karg.