Texte par Cadfael
L’ONU vient d’interdire à son personnel de voyager avec certaines grandes compagnies aériennes du continent indien dont certaines utilisaient également l’espace aérien européen.
La sécurité aérienne européenne menacée ?
Il y a quelques jours de cela, l’ONU interdisait à son personnel l’utilisation de certains transporteurs du continent indien comme par exemple PIA (Pakistan International Airlines ), interdiction passée inaperçue du grand public.
L’Agence de Union Européenne pour la Sécurité Aérienne (EASA) avait, en juin dernier, pris une mesure plus drastique encore de bannissement à l’encontre certaines de ces compagnies. L’EASA, dont le siège est à Cologne est en charge de la sécurité aérienne pour les pays de l’Union Européenne en incluant la Suisse, la Norvège, le Liechtenstein et l’Islande. Ce dernier groupe de pays est membre de l’EASA du fait de son appartenance à l’Espace Economique Européen . Ce dernier est le résultat d’un accord entre les pays membres de l’AELE, l’Association Européenne de Libre-Echange et l’Union Européenne donnant ainsi accès au marché européen à ce groupe de pays. Depuis le 1er janvier 2021 le Royaume Uni s’est retiré de l’EASA. L’agence n’est donc plus en charge de la sécurité aérienne de l’Angleterre.
Cette interdiction de survol et d’atterrissage du territoire européen pour PIA a été prolongé en décembre de l’année dernière pour une nouvelle période de six mois. La FAA, l’agence de sécurité aérienne américaine a emboité le pas et refuse tout accès au marché américain de PIA.
Selon Associated Pressa (AP) du 4 décembre cette interdiction serait maintenue parce que les autorités Pakistanaises ne feraient les efforts nécessaires pour régler le problème.
PIA, un désastre volant ?
Le 22 mai de l’année dernière un avion de PIA (Pakistan International Airlines) s’est crashé près de Karachi causant la mort de 97 personnes. Les enquêtes ont révélé que les licences de vol des pilotes n’étaient pas en ordre. En fait selon la presse indienne les licences de col étaient purement et simplement des faux. Dans un discours tenu au Parlement pakistanais quelques jours après l’accident et cité par AP, le ministre de l’aviation mentionnait qu’un tiers des licences des 860 pilotes que compte le pays étaient simplement des faux. Il disait que 262 pilotes n’avaient pas passé les examens eux-mêmes mais avaient payé quelqu’un pour passer l’examen à leur place. Selon des observateurs spécialisés du monde de l’aéronautique, les fausses licences seraient un énorme problème dans le monde pakistanais de l’aviation. D’après les site spécialisés « simpleflying.com » cinq des pilotes PIA n’avaient pas les diplômes scolaires nécessaires, ils ne possédaient même pas les qualifications pour conduire un bus.
PIA a émis une interdiction de vol à 150 de ses pilotes sur 435. 28 ont été licenciés pour faux diplômes scolaires et universitaires, 27 pour être absents aux heures de travail, 2 pour corruption et un seul pour incompétence. Le ministère pakistanais a retiré la licence de vol à 17 pilotes, incluant 17 capitaines et 5 premiers officiers au motif de diplômes douteux. D’autres ont été renvoyés pour refus de travail et non-respect des procédures de sécurité.
Une situation demeurée (presque) inchangée .
L’Agence France Presse souligne que l’on est loin du compte et que de nombreux pilotes volent sous licence pakistanaise dans d’autres pays du monde.
L’EASA exige que les sociétés aériennes dans 32 pays interdisent à leurs pilotes pakistanais de voler et souhaite un accès aux qualifications de ces personnels.
Mais voilà, l’interdiction de l’ONU va beaucoup plus loin. Elle mentionnerait 14 sociétés de transport aérien pakistanaises.
A bon entendeur.