Vendredi soir aura lieu la première de la pièce Gainsbourg, Gainsbarre, Faut voir… Avec elle, Hervé Sogne entend rendre hommage au personnage complexe, ultra sensible, amoureux du scandale et bien plus encore des femmes, à l’image des nombreuses qui ont partagé sa vie. Parmi elle, son plus grand amour, sa fille Charlotte, incarnée par Xenia Katina. 

Entre deux répétitions, nous avons donné rendez-vous au Konrad à la jeune comédienne, qui de haut de ses 25 ans, est redevenue une adolescente de 14 ans sous la direction d’Hervé Sogne.

Bonjour Xenia, comment vous sentez-vous à deux jours de la première?

Fatiguée! Depuis un mois, on répète tous les jours, jusque très tard le soir (rires). Mais je suis surtout impatiente et très excitée.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans le rôle de Charlotte?

En fait, la production m’avait contactée pour jouer le rôle de Jane Birkin, dans un premier temps. J’ai donc passé le casting, mais ils ont estimé que j’étais trop jeune. Ils m’ont rappelée quelque temps après pour me proposer celui de Charlotte. J’ai tout de suite accepté. Je suis fan de Gainsbourg, depuis mes plus jeunes années. Mon père (qui est journaliste, ndlr.) l’a interviewé plusieurs fois et l’admirait beaucoup. À la maison, on a toujours écouté sa musique. Je baigne dans son univers depuis que je suis toute petite. C’était presque naturel.

Comment avez-vous préparé ce rôle? Avez-vous contacté Charlotte Gainsbourg?

Non, je n’aurais pas osé. Je respecte trop sa pudeur. Avant même de camper son rôle, je l’admirais beaucoup. Pour son style aussi. Là, je me suis plongée dans ses jeunes années, les interviews qu’elle a données lorsqu’elle était adolescente, revu ses films, encore et encore, lu des interviews d’elle sur Internet. J’ai pris tout ce que j’ai trouvé sur son enfance, sur sa personnalité pour m’inspirer.

C’est un rôle qui me fait marrer. J’adore le contraste entre l’adolescente qui fait déjà preuve d’une grande maturité et son petit côté insolent, désinvolte. Quand on la voit sur les plateaux, faire la moue, c’est certes une forme de timidité, mais c’est aussi un peu d’arrogance, de snobisme. Elle a 14 ans, elle est connue, et ‘fille de’, elle n’a aucune envie de faire d’efforts et elle n’en fait pas. J’adore la personnalité ultra contradictoire de son personnage.

Vous jouez sous la direction d‘Hervé Sogne, qui joue également le rôle de Serge Gainsbourg. Comment se passe votre collaboration?

C’est fou, car quand je joue avec lui, je ressens vraiment le lien père-fille. Nous avons réussi à reproduire la relation – assez ambiguë – entre Serge Gainsbourg et Charlotte. Elle est à la fois le grand amour de sa vie, mais c’est aussi sa mauvaise conscience, les yeux noirs quand il allait trop loin…

Ensuite, travailler avec Hervé est très enrichissant. Il sait exactement ce qu’il veut – et pas autre chose (rires) – et il sait comment faire pour t’y emmener. Comme Charlotte se laisser porter par son père, parfois, je me suis sentie emportée par Hervé.

Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet?

Sincèrement, c’est vraiment un rôle qui me fait plaisir, dans lequel je m’amuse. Ça n’est pas que du théâtre, puisqu’il y a également une large part laissée à la musique. Je chante, c’est très nouveau pour moi. Et la difficulté, c’est que je ne dois pas seulement chanter, mais chanter à la manière de Charlotte. C’est un véritable challenge pour moi. Par exemple, quand elle va très loin dans les aigus puis que sa voix se brise. C’est très déroutant. J’ai beaucoup travaillé avec les musiciens, qui sont présents sur scène. Ça aussi, c’est original.

La pièce va-t-elle partir en tournée?

C’est le souhait d’Hervé, qui aimerait la jouer à paris et au Canada. Pour l’instant, deux dates sont également prévues à Mamer, au Kinneksbond.

Qu’allez-vous faire dans les cinq minutes qui vont précéder le lever de rideau?

Pour l’instant, je n’ai pas encore le trac, mais je pense qu’il arrivera à ce moment. Je vais prendre Jeanne (Serikbayeva, ndlr.) – qui joue le rôle de Bambou – dans mes bras. C’est une belle rencontre, nous avons un vrai feeling et nous nous apaisons mutuellement.

À vendredi?

Bien sûr, nous y serons!

Gainsbourg, Gainsbarre, Faut voir…

Mise en scène: Hervé Sogne

Avec Xenia Katina, Désirée Ottaviani, Hervé Sogne, Joelle Lahr, Jeanne Serikbayeva & les danseurs Mamadou Cissé, Albino Gomis.

Représentations les vendredi 21 octobre, samedi 22 octobre, lundi 24 octobre et vendredi 28 octobre à 20 au Théâtre des Capucins.

Renseignements et réservations sur www.theatres.lu