Men Collection Fall-Winter 2021/2012 © Louis Vuitton Malletier – All rights reserved
Message humanitaire, inspiration littéraire, invitation au voyage et silhouettes pointues : pour cette collection homme automne-hiver 2021/22, Virgil Abloh signe pour Vuitton une collection empreinte de références.
Une collection dévoilée le 21 janvier lors de la Fashion week parisienne, qui mêle créativité et idéologie. Inspiré par l’ouvrage “Stranger in the Village”, de l’auteur afro-américain James Baldwin, paru en 1953, qui y décrit son vécu de seul homme noir parmi les blancs à son arrivée en Suisse, le styliste opère un habile parallèle avec sa propre expérience dans le monde fermé de la mode qui s’ouvre peu à peu à la diversité. À travers cette collection, Virgil Abloh entend prôner l’égalité des chances, la liberté de chacun et la réalisation de ses rêves.
Un show entre évasion et liberté
Un défilé aux allures de véritable show, qui nous plonge dans l’univers de l’essai de Baldwin. Un voyage entre la Suisse et Paris, lors duquel nous suivons le rappeur Saul Williams, incarnation de l’auteur, mallette à la main. L’avion, représentant l’évasion et la liberté, est un symbole fort que nous retrouvons dès le début du défilé sur la boutonnière du rappeur. Celui-ci nous amène, tout au long de la mise en scène, à rencontrer les différents archétypes réinterprétés par Virgil Abloh. Des silhouettes variées se mélangent, passant alors du style homme d’affaires à celui des rappeurs des années 90. Selon le styliste, depuis l’enfance, nous basons notre vision du monde sur les archétypes tels que le vendeur, l’artiste, l’architecte ou encore le vagabond. Chacun d’entre eux est défini par son « uniforme » qui sera associé à une certaine personnalité moulée par les préjugés que nous impose la société. L’objectif du styliste est alors de casser ces préjugés. La performance tourne aussi autour du vol d’art et de la propriété intellectuelle artistique. Virgil Abloh s’interroge souvent sur cette question qui l’a déjà plongé au cœur de plusieurs polémiques.
Mélanger les références culturelles
Comme à son habitude, Virgil Abloh joue avec les pièces issues de différents vestiaires pour obtenir un résultat aussi juste que pointu. Les silhouettes sportswear se mêlent aux pièces haute couture. Il mélange également les inspirations culturelles en utilisant, par exemple, du Kente, un tissu ghanéen pour en faire du tartan. Mais le styliste va encore plus loin en réinterprétant les codes même de la masculinité. Il glisse de manière subtile dans toute la collection des pièces généralement associées au vestiaire féminin, comme des jupes plissées, des manteaux et vestes avec une traine, des sacs à main ou encore de longs gants. Il collabore également avec l’artiste américain Lawrence Weiner qui affiche divers slogans marquants sur des écharpes, sacs et accessoires.