Au Luxembourg, les actifs alternatifs – longtemps réservés aux investisseurs institutionnels – s’ouvrent désormais aux particuliers. Private equity, dette privée, infrastructures ou immobilier deviennent des leviers de diversification accessibles aux personnes privées, grâce à des fonds et produits innovants. Un nouvel horizon s’offre ainsi aux épargnants désireux d’investir autrement.

Rédaction : Codrina Constantinescu, Associée chez Eversheds Sutherland – Avocate inscrite au barreau de Luxembourg

Les actifs alternatifs, un nouveau terrain de jeu financier

Placements hors marchés traditionnels côtés, les actifs alternatifs séduisent par leur capacité à diversifier un patrimoine, à réduire le risque et à générer des rendements plus élevés sur le long terme. Autrefois réservés aux investisseurs institutionnels via des fonds fermés et peu liquides, ils s’ouvrent désormais à une clientèle privée grâce à de nouveaux dispositifs mis en place au Luxembourg.

Des fonds taillés pour les investisseurs d’aujourd’hui

Au cœur de l’accès des particuliers aux actifs alternatifs, deux structures se distinguent. Les OPC Part II (Organisme de Placement Collectif – Partie II), qui font partie d’un régime national spécifique au Luxembourg, permettent d’intégrer des actifs alternatifs dans leurs portefeuilles tout en conservant une certaine liquidité. Les ELTIF, fonds européens d’investissement à long terme, s’adressent aux investisseurs privés de l’Union européenne sur une base transfrontalière et visent à financer l’économie réelle : les PME, les projets innovants ou les infrastructures. Les ELTIF sont structurés sous différents produits et formes juridiques existants au Luxembourg. Ces solutions offrent aussi la possibilité d’investir indirectement dans d’autres fonds spécialisés qui ont des actifs alternatifs comme sous-jacents, élargissant ainsi l’éventail de stratégies disponibles.

Retraite complémentaire : des solutions paneuropéennes en pleine mutation

L’accès aux actifs alternatifs ne se limite pas aux placements patrimoniaux : il concerne aussi la constitution d’une pension complémentaire. Les IORP, institutions de retraite professionnelle, permettent aux salariés comme aux indépendants d’investir pour leur future pension, y compris dans des actifs alternatifs. Les PEPP, produits paneuropéens d’épargne-retraite individuelle, s’appuient sur une distribution transfrontalière et peuvent adopter la forme d’IORP ou de fonds alternatifs classiques. Ces deux produits sont visés par une réforme pour qu’ils soient plus attractifs sur le plan européen dans le cadre de l’implémentation du rapport Draghi sur l’Union de l’épargne et de l’investissement ayant pour objectif de mieux orienter l’épargne privée vers le financement de l’économie réelle.

Investir autrement pour préparer l’avenir

Private equity, dette privée ou projets d’infrastructures durables ne sont plus réservés aux grandes fortunes et aux investisseurs institutionnels. Ces placements offrent désormais aux particuliers une voie alternative et stimulante face aux produits traditionnels. Diversifier son épargne, viser de nouveaux rendements et préparer sa retraite deviennent aujourd’hui des objectifs indissociables.

Cette tribune a été publiée initialement dans le Femmes Magazine d’octobre 2025, numéro 270.

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