Si vous pensiez avoir tout bon en affichant fièrement aux pieds des sneakers blanches rutilantes, c’est raté. Des sneakers à la déco, cette saison, le rose, c’est le nouveau blanc.
Ou le nouveau noir. Ou, si l’on s’en réfère à l’aphorisme de Diana Vreeland « c’est le bleu marine de l’Inde ». Bref, le rose est LA couleur qu’il va falloir revêtir et afficher le plus ostentatoirement possible pour être trendy cette saison.
Une Histoire entre amour et désamour
Pourtant, loin s’en faut que cette nuance soit définitivement bannie de nos dressings. Déjà au temps bien lointain de l’Antiquité, le rose n’était pas considéré comme une vraie couleur. Un sujet sur lequel Romains et Grecs étaient – une fois n’est pas coutume – d’accord à l’unanimité. Après un court règne – la teinte a été révélée au grand public par Madame de Pompadour – la revoilà définitivement honnie dans les années 70 : le mouvement féministe américain Women’s Lib s’insurge contre cette couleur, jugée niaise et réductrice. Signant la fin de sa crédibilité à tout jamais ?
Et pourtant non. L’Histoire se suit et ne se ressemble pas : ce sont des bonnets roses qu’ont revêtus les féministes du XXIe, au lendemain de l’élection de Donald Trump, en réaction contre la misogynie à peine dissimulée du nouveau président des Etats-Unis. Du rose symbole politique à la couleur la plus tendance de la saison, il n’y a qu’un pas.
De la déco à nos pieds
Remise au goût du jour pas le duo de designer hollandais Scholten & Baijings, avant que les frères Bouroullec ne la valident eux également, la couleur rose a commencé par investir l’univers de la déco, avant d’hypnotiser les créateurs de mode qui en ont fait la nuance star de la saison. Jusqu’à la rue, les sneakers n’ayant pas échappé à la tendance, à l’instar des Van’s Old Skool qui se déclinent dans un rose bubble gum qui, à n’en pas douter, risque de faire des émules.
Le rose, nouvelle valeur refuge ? En effet. Par des temps de crise comme ceux que l’on a pu connaître, le retour vers cette nuance douce, poudrée largement associée au monde de l’enfance s’explique par son côté rassurant, « doudou ». Une facette régressive qui va de pair avec le côté adulescent des millenials, qui ont définitivement élue comme leur couleur le « millenial pink », un rose clair et poudré. Une tendance faite pour durer ? Bien sûr que non. A l’image de cette génération de slasher, le rose va lui aussi évoluer. En 2018, il sera toujours d’actualité, mais nuancé de pêche, selon les prédications de la trendwatcher belge Hilde Francq à nos confères de Vif.be.