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Le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, Romain Schneider, a présenté, mardi 16 juin un plan de relance pour l’agriculture doté d’une enveloppe globale de 5 millions d’euros, lors d’une conférence presse qui s’est tenue à la ferme pédagogique “A-Schmatten”.
Un plan de relance en trois volets
Un lieu symbolique puisque ces dernières ont particulièrement été affectées par la crise économique. Le plan de relance prévoit donc des mesures ciblées pour contrer les problèmes de trésorerie de certaines activités d’exploitation agricoles résultant notamment de l’impossibilité d’accueillir le public.
Outre la consolidation, un deuxième volet élémentaire de cette relance sera la promotion de notre production locale. Si l’activité essentielle du secteur agricole n’a pas été interrompue, afin d’assurer la chaîne d’approvisionnement, la fermeture des restaurants et de la restauration collective a engendré des pertes pour l’agriculture.
Dans ce contexte, le ministre Romain Schneider a tenu à remercier l’ensemble du secteur pour son engagement exemplaire et pour avoir su garantir la continuité du processus de production et d’approvisionnement des denrées alimentaires.
“La pandémie aura eu un effet positif: celui de faire prendre conscience du travail des agriculteurs dans la chaîne d’alimentation, de la vraie valeur qualitative de leurs produits, et des dangers d’une trop grande dépendance alimentaire vis-à-vis de l’étranger”, a ainsi déclaré Romain Schneider.
Le plan de relance prévoit ainsi une enveloppe budgétaire conséquente pour la diversification et la promotion des circuits courts et des produits agricoles locaux de qualité. “Privilégier la production nationale, c’est participer à l’élan de solidarité envers le secteur agricole”.
Enfin, le troisième volet vise à appuyer l’innovation pour permettre au secteur de contrer les défis alimentaires, environnementaux et climatiques avec les moyens et technologies adaptés.
Promouvoir les produits locaux, bio et de saison
Outre ce paquet de mesures, le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, Romain Schneider, a également présenté les adaptations de la loi agraire, arrêtées par le Conseil de gouvernement le vendredi 29 mai 2020 et qui s’inscrivent également dans un contexte de relance.
En effet, les négociations de la PAC post 2020 ayant pris du retard au niveau européen, les nouvelles orientations ne pourront pas être mises en œuvre comme prévu le 1er janvier 2021. Il est cependant primordial de garantir la continuité et la prévisibilité dans la gestion des exploitations agricoles.
Les modifications apportées, qui représentent un soutien financier supplémentaire de 4,3 millions d’euros, évitent donc le vide juridique, assurent le bon fonctionnement de l’activité agricole, et incluent quelques jalons innovants:
- miser sur l’aspect qualitatif plutôt que quantitatif lors des aides à l’investissement,
- favoriser les équipements innovants et écologiques,
- promouvoir les circuits courts en subventionnant l’agriculture solidaire.
Pour Romain Schneider il est essentiel de soutenir ces nouvelles formes de partenariat entre producteur et consommateur, qui s’inscrivent dans la politique de promotion des produits locaux, de saison et biologiques. “Ce type de partenariat garantit un revenu stable annuel au producteur et fournit au consommateur toutes les informations sur le mode de production des aliments achetés. Ces nouvelles formes d’agriculture permettent, en outre, aux profils atypiques “Quereinsteiger” de se lancer dans le domaine de la production agricole. La promotion des circuits courts constitue un pas supplémentaire vers diversification de l’agriculture luxembourgeoise.”
“De la fourche à la fourchette”
Le plan de relance axé sur les mesures et initiatives de consolidation, de promotion et de soutien à l’innovation, ainsi que les adaptations apportées par la loi agraire constituent un ensemble cohérent qui permettra au secteur de renforcer sa position dans la chaîne d’approvisionnement de la fourche à la fourchette, tout en augmentant considérablement notre indépendance alimentaire face à l’étranger.
Romain Schneider a cependant tenu à préciser dans ce contexte que les répercussions économiques tant à moyen qu’à long terme n’étant que difficilement chiffrables à l’heure actuelle, une analyse détaillée du secteur agricole et des changements structurels sur l’année sera faite pour fournir des solutions supplémentaires, le cas échéant.
Finalement, le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural a annoncé que sur base de cette analyse détaillée, des assises agricoles en présence du ministre d’État seront organisées en automne pour discuter des problèmes spécifiques notamment du secteur horticole ainsi que pour analyser l’orientation future de la politique agricole commune (PAC) après 2020.
Communiqué par le ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural