Le nettoyage de printemps permet de reprendre la main sur un intérieur souvent saturé : livres jamais lus, câbles indéterminés, vêtements en suspens – l’encombrement matériel finit toujours par peser sur l’esprit. Quand on manque de temps, inutile de viser un grand chambardement. Une méthode réaliste, structurée pièce par pièce, suffit à remettre de l’ordre avec efficacité. Voici un plan d’action applicable, même aux emplois du temps les plus serrés – avec en prime, des solutions concrètes pour recycler ou donner, au Luxembourg.

Rédaction : Alina Golovkova / Photo ci-dessus : Covet House

Cadrer son tri, cadrer son temps

Avant d’ouvrir un tiroir, on pose les bases : pourquoi trier ? Pour optimiser l’espace ? Alléger la charge mentale ? Clarifier l’objectif permet d’éviter le syndrome du « tout à la fois » qui épuise sans aboutir. On segmente par pièce ou par plage horaire (une heure par jour ou une zone par week-end), et on s’équipe de trois sacs : un à donner, un à recycler, un à jeter.

L’entrée : le sas de décompression

Souvent petite mais stratégique, l’entrée mérite une attention particulière. On y élimine les vestes hors saison, les paires de chaussures sans usage, les sacs oubliés.

“Regrouper tous les jeans ensemble, puis tous les pulls, tous les sacs… voir les doublons côte à côte aide à réaliser l’excès et facilite le tri.”

Un porte-manteau, une boîte à clés, des paniers bas pour les chaussures permettent de structurer l’espace et éviter le désordre quotidien.

Le salon : moins d’objets pour un souffle nouveau

Vitrine de la maison, le salon souffre souvent d’un trop-plein visuel. On y trie les livres et magazines (lus, relus, jamais lus ?), les objets déco qui ne nous parlent plus, les bibelots qui s’accumulent par habitude. Un objectif : alléger l’espace pour qu’il respire, sans le vider de sa personnalité.

Cuisine : rationaliser sans culpabiliser

Trop de vaisselle, d’ustensiles, de conserves oubliées ? On commence par éliminer les produits périmés, puis les gadgets de cuisine jamais utilisés. La règle : tout ce qui n’a pas servi en un an peut partir – ou rejoindre la cave si c’est occasionnel mais utile (appareil à raclette, grand plat pour les fêtes).

©IKEA

Salle de bains : l’illusion de l’indispensable

Produits de beauté entamés, soins en double, échantillons jamais utilisés… Ici, le tri est souvent libérateur. On garde ce qu’on utilise vraiment, on jette ce qui est périmé.

Chambres : apaiser l’espace intime

Dans les penderies, deux méthodes permettent de faire le tri sans tergiverser :

  • La méthode du cintre inversé consiste à suspendre chaque cintre dans le sens inverse de celui habituel. Au fil des semaines, dès qu’un vêtement est porté puis remis dans l’armoire, on replace son cintre dans le bon sens. Au bout de trois mois, tous les vêtements encore accrochés à l’envers sont ceux qu’on n’a pas portés – et donc, dont on doit se séparer.
  • Autre approche : la méthode par catégories. On ne trie pas armoire par armoire, mais type d’objets par type d’objets. Tous les jeans ensemble, puis tous les pulls, tous les sacs, tous les accessoires. Voir les doublons côte à côte aide à réaliser l’excès – et rend les choix plus rationnels. Cette méthode est particulièrement utile pour les objets que l’on accumule sans s’en rendre compte.
©Cookie & Lewis

Bureau : alléger la charge mentale

Papier inutile, stylos qui ne fonctionnent plus, câbles en pagaille… On trie, on recycle, on numérise. Et on ne néglige pas le bureau numérique : vider le bureau de son ordinateur ou ranger ses dossiers a un effet aussi puissant que de nettoyer son plan de travail.

Trier avec les enfants : une pédagogie de l’essentiel

Trier avec les enfants, c’est l’occasion de leur transmettre une approche saine de la consommation et de l’attachement aux objets. Dès 4 ou 5 ans, ils peuvent participer activement, à condition de leur expliquer clairement la démarche : on ne jette pas, on fait de la place, et on donne à d’autres enfants ce qu’on n’utilise plus.

On trie ensemble les jouets, les vêtements trop petits, les livres délaissés, en les laissant faire certains choix. L’objectif est de les impliquer dans un processus de décision. Le tout avec une boîte « souvenirs » pour les trésors affectifs, et une autre « à donner » qu’ils peuvent accompagner jusqu’à la collecte – pour concrétiser le geste solidaire.

Et après ? Donner, recycler, transmettre

Trier, c’est aussi faire circuler. Au Luxembourg, plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • Facebook Marketplace : idéal pour vendre autour de soi, cette plateforme marche très bien au Luxembourg, à condition que l’acheteur vous inspire confiance.
  • Caritas, Croix-Rouge, Stëmm vun der Strooss : pour les vêtements, objets, vaisselle en bon état et jouets pour enfants.
  • Les produits électroménagers qui ne fonctionnent plus sont récupérés gratuitement par certains magasins comme MediaMarkt.

Préserver les bénéfices du tri

Une fois le tri accompli, on pense entretien : un micro-tri mensuel évite de repartir de zéro. Et on adopte la règle du « un objet qui entre = un objet qui sort ». Résister aux achats d’impulsion, c’est aussi affirmer une nouvelle hygiène de vie.

Article initialement publié dans le Femmes Magazine numéro 266 de mai 2025.