Il est le plus vieux président élu des États-Unis d’Amérique. A 77 ans, il promet de “guérir” son pays et assure vouloir “restaurer l’âme de l’Amérique”. Une nation divisée, un premier discours prometteur et un “ticket” de choc : voici Joe Biden, le 46ème Président des Etats-Unis.

Une vie marquée par les drames personnels

Joseph Biden est né en novembre 1942 en Pennsylvanie. A l’âge de 10 ans, il déménage dans le Delaware. Son père, Joseph R. Biden, Sr y vend des voitures. En 1965, il décroche un diplôme d’histoire et de sciences politiques de l’Université du Delaware et continue son cursus scolaire à l’université de Syracuse où il apprend le droit. L’année suivante, il épouse Neilia Hunter avec qui il aura trois enfants. Il débute dans la foulée une carrière juridique à Wilmington trois ans plus tard. En 1972, un premier drame marque sa vie : sa femme et ses enfants sont victimes d’un grave accident de voiture. Neilia Hunter et leur fille de treize mois décèdent tandis que leurs deux garçons sont grièvement blessés. Joe Biden élève seul ses deux enfants et se remarie en 1977 avec Jill Tracy Jacobs. Les événements de sa vie s’enchaînent faisant naître en lui une détermination et une volonté sans précédent. La vie ne lui sera pour autant plus clémente : son fils, Beau Biden, décède en 2015 des suites d’un cancer au cerveau. Entre drames et échecs, Joe Biden mène une vie tragique mais que rien n’arrêtera. L’homme de 77 ans est prêt à tout.

Un parcours politique aux côtés des Démocrates

S’il commence rapidement une carrière politique, à 30 ans, il est élu au Sénat des États-Unis pour le parti démocrate pour l’État du Delaware. Il y siégera jusqu’en 2008. En 1994, il promulgue une loi dont il est l’auteur sur les crimes violents : Violent Crime Control and Law Enforcement Act of 1994, plus connue sous le nom de Biden Crime Law. Une loi sur les violences domestiques faites aux femmes est aussi écrite par ce dernier en 2000, et intitulée Violence Against Women Act of 2000. Il a également été membre du comité des affaires étrangères du Sénat. En 2001 puis en 2009, il devient président du comité. Après les attentats du 11 septembre 2001, il est le premier élu américain à se rendre en Afghanistan en 2002. En accord avec le Patriot Act en octobre de cette même année, il se prononce en faveur d’une intervention militaire en Irak afin d’éliminer Saddam Hussein. En 2003, débute alors la Seconde Guerre du Golf, intervention unilatérale américaine.

Pourtant, Biden est finalement moins connu pour ces fonctions, que pour son rôle auprès de Barack Obama. Il est nommé par ce dernier, en 2008, comme son colistier à la Présidence des États-Unis. Il forme ainsi le ticket démocrate (la paire du Parti Démocrate). Barack Obama élu, il devient le 47e Vice-Président des États-Unis d’Amérique et le premier à être catholique. En 2012, il mène son second mandat comme colistier aux côtés de Barack Obama.

Joe Biden et la course à la Présidentielle

Mais Joe Biden est également connu pour avoir tenté à plusieurs reprises d’incarner le candidat démocrate en vue des élections présidentielles de 1988 et de 2008.

En 1998, un scandale éclate : il aurait plagié un discours d’un leader travailliste anglais. Cette révélation lui vaut aussi un retour en arrière, vingt ans plus tôt, pour une affaire similaire alors qu’il était étudiant en droit. Obligé de renoncer à la course présidentielle, il se fait hospitaliser pour une double rupture d’anévrisme qui met définitivement fin à sa candidature.

Au début de l’année 2008, avant de devenir le colistier de Barack Obama, il est de nouveau candidat aux primaires démocrates. Pour lui, Barack Obama n’aurait pas les capacités en matière de politique étrangère et que celui-ci n’est “pas prêt à être président”. Il échoue de nouveau et se retire de la course dès janvier.

2020, enfin !

Si Thomas Edison, inventeur américain, a dit : “Le meilleur moyen de réussir, c’est toujours d’essayer encore une fois”, Joe Biden essaye encore. Et cette fois, il réussit.

Il annonce sa candidature aux primaires, une troisième fois, en avril 2019. Il se heurte à plusieurs accusations d’attouchements et de comportements inappropriés envers de nombreuses femmes. Son âge fait aussi beaucoup parler et présente un obstacle face à de nombreux candidats bien plus jeunes. Mais son expérience et sa modération jouent cependant en sa faveur. En concurrence face à des candidats tels que Elizabeth Warren ou encore Bernie Sanders, son positionnement bien plus centriste, ses prises de positions opposées au busing ou encore au mariage homosexuel lui valent, entre autres, de vives critiques.

Lors de l’affaire sur les conversations téléphoniques entre le président américain Donald Trump et son homologue ukranien qui aura valu à Trump une procédure d’impeachment, a permis à Joe Biden de se frayer un chemin et de renforcer sa position. Ses résultats aux primaires ne sont pas satisfaisants mais au cours de l’année plusieurs abandons lui permettent de s’affirmer dans la course.

Cet été, il assure que sa colistière sera une femme et reçoit les soutiens de Barack Obama et Hillary Clinton. Kamala Harris est alors choisie par le candidat démocrate en août 2020.

Rythmée par la crise du coronavirus, le mouvement #BlackLivesMatter, et l’ingérence de Donald Trump, la campagne présidentielle est mouvementée.

Les résultats prévus le 3 novembre sont bien trop serrés pour annoncer le vainqueur et le monde entier attendra le 7 novembre pour connaître enfin le nouveau président élu des États-Unis. Joe Biden remporte alors la majorité de grands électeurs, faisant de lui le 46e Président élu de l’hyperpuissance américaine. Son concurrent et donc, Président sortant, Donald Trump conteste fortement les résultats et refuse sa défaite. Il prévoit de lancer des procédures judiciaires afin de contester le comptage des votes.

Texte par Fanny Muet

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