Texte par Cafael
La guerre du Covid n’est pas égale pour tous. La politique de Bruxelles bat de l’aile. Il existe des modèles efficaces mais pour cela la clarté de stratégies consensuelles serait la bienvenue.
La réponse chaotique de l’Europe face à la Pandémie
Une personne atterrit toutes les 12 secondes en station d’urgence en Ile de France nous expliquait un ministre français le weekend dernier, en Italie les cas explosent, le pays se retrouve face au spectre de Bergame d’il y a un an et prend des mesures drastiques. Le même mécanisme commence apparaître en RFA où le gouvernement de Berlin est de plus en plus contesté comme le témoignent les pertes subies lors des élection régionales du weekend passé. Chez nous la situation n’est guère plus brillante et malgré une équipe dynamique, le bout du tunnel n’est pas en vue à tel point que certains s’organisent des marchés de vaccins parallèles et clandestins.
La solution à la dissémination du virus s’appelle vaccin
Au hit-parade des pays qui vaccinent le plus, on trouve d’une manière ou d’une autre Israël en tête, Bahreïn, Malte, le Chili, le Danemark, la Grèce, l’Islande, la Hongrie l’Estonie et la Lituanie. Le Portugal caracole en 17ème position et le Luxembourg en 21ème si on fait une analyse des résidents avec vaccin complet et en 25ème position pour le nombre de doses distribuées par 100 personnes.
En dehors des cafouillages de Bruxelles à qui certains pays reprochent de ne pas distribuer les vaccins de manière juste et équilibrée, il est de plus en plus évident que sa politique d’approvisionnement bat sérieusement de l’aile malgré que BioNTech/Pfizer, Moderna et AstraZeneca soient actuellement sous contrat. Prochainement les vaccins de Janssen (en mars ?), de CureVac et de Sanofi/GSK devraient arriver à la rescousse. Le calcul de Bruxelles d’orienter sa démarche sur l’industriel anglo-suédois Astra Zeneca s’est montré erroné, les conséquences sont lourdes et actuellement encore difficiles à évaluer.
Le 13 mars il annonce qu’il est malheureusement dans l’impossibilité de livrer les vaccins promis et ne pourra livrer que 70 millions sur les 180 millions promis par les instances européennes.
Astra Zeneca, une relation problématique
Il persiste un doute légitime quant à l’efficacité du produit élaboré dans l’urgence avec l’université d’Oxford, doute qui touche également aux contrôles de qualité des doses distribuées comme l’ont montré deux lots problématiques mis sur le marché. Chez nous plus de 4100 personnes ont été vaccinées avec le lot à problèmes avant qu’il ne soit stoppé. Les lots en question concernent un million de doses disséminées dans 17 pays selon le Guardian de la semaine dernière. La presse internationale se fait l’écho d’incidents thromboembolique et de décès. Le Danemark et l’Autriche suspendent le vaccin, en Italie et au Portugal, il en va de même après la mort de deux policiers de 43 et de 50 ans. Les mises à l’écart provisoires du vaccin se suivent en Irlande, Islande, Norvège, Autriche, Estonie Lettonie Lituanie et bien sûr chez nous. L’Agence Européenne du Médicament, avec siège à Amsterdam et un budget annuel de 358 millions pour 2020 a fait remarquer en substance que sur plusieurs millions de vaccins distribués il n’y avait eu qu’une trentaine d’évènement de caillots, on peut donc continuer à vacciner.
L’image de marque du vaccin n’est pas des meilleures, comme on peut le lire, dans le Figaro du 14 mars : « Les résultats cliniques du vaccin avaient montré une efficacité de 60 % environ, bien inférieure aux vaccins à ARN messager produits par Pfizer et Moderna, dont l’efficacité en essai clinique était d’environ 90 %. » Mais voilà, comme par miracle une étude écossaise est publiée qui nous dit que le vaccin est tout aussi valable que les autres. Face aux enjeux financiers il est permis de s’interroger sur cette étude providentielle issue d’une université et d’une administration de sa gracieuse majesté portant inopinément secours a une société anglo-suédoise détenue à 15.21 % par des porteurs institutionnels et le reste en majorité par des fonds hautement spéculatifs anglo-américains.
Toujours selon le Figaro du 14 mars le professeur Daniel Floret, vice-président de la commission technique des vaccinations à la Haute Autorité de Santé a récemment expliqué, que « le problème essentiel avec ce vaccin n’est pas tant sa moindre efficacité par rapport aux autres, c’est la manière dont il a été testé. D’un centre d’investigation clinique à un autre, il y a eu des erreurs de dosage et des intervalles très variables entre les deux injections. ». Et de rajouter : « C’est vrai que la rigueur habituelle des essais cliniques a été malmenée, mais on ne peut pas non plus dire que ce vaccin a obtenu son autorisation de mise sur le marché sans qu’il ait démontré son efficacité et sa sécurité ». De plus des fuites parlent de son inefficacité sur certaines variantes comme la sud-africaine.
Dans une information diffusée par Reuters, Bruxelles, face aux cafouillages à répétition, semble aller vers l’achat du vaccin russe Spoutnik V . Les incohérences dans l’approvisionnement par Bruxelles d’un nombre suffisant de doses afin de vacciner les 460 millions d’européens ne laissent guère d’autre issue. D’après l’agence Reuters il faut des demandes de 4 pays afin d’officialiser le processus. La Hongrie et la Slovaquie en ont déjà achetés, les Tchèques sont intéressés et les italiens négocieraient afin de pouvoir le produire dans un site adapté près de Rome.
La méthode israélienne, un exemple
Deutsche Welle dans une analyse du 16 février dernier nous détaille la méthode israélienne qui se base sur le vaccin de BioNTech Pfizer. Plus de 40% de la population a été vaccinée, avec pour les plus de 60 ans un taux 80 % de vaccinés. Le tout a bien sur une incidence sur les nouveaux cas qui ont baissé à plus de la moitié. Comme la note Deutsche Welle le pays a notablement sécurisé son approvisionnement en payant d’abord plus que l’Union Européenne pour avoir accès au vaccin : 23 euros par dose contre 12 euros pour l’Union européenne. En matière d’organisation sur le terrain, le gouvernement a rappelé 700 médecins de réserve avec un déploiement dans 104 centres disséminés sur le territoire afin de vacciner. De plus, Israël grâce à son système hautement informatisé pratique un monitoring efficace et a conclu un accord d’information avec le producteur. Tous les incidents vaccinatoires sont communiqués de manière anonyme sur une base hebdomadaire à BioNTech, source de documentation importante pour le fabricant, qui lui en contrepartie, s’est engagé à fournir des doses jusqu’à immunisation de 95% de la population.
Point important, contrairement à Bruxelles, Israël ne garde pas les contrats confidentiels, ils sont accessibles sur internet.