Avant même de penser à la formulation que vous allez utiliser pour annoncer votre grossesse à votre premier enfant, le choix du moment de l’annonce est primordial.
Votre enfant aura certainement remarqué un changement de comportement chez sa maman, du aux désagréments des premiers mois. Il percevra cette intense fatigue contre laquelle vous ne pouvez lutter, et qui vous rend moins disponible. S’il a donc déjà perçu un changement, il est important de ne pas lui annoncer trop tard. Il est en effet indispensable qu’il comprenne que ce changement d’attitude n’est pas du désintéressement soudain de votre part, qu’il n’est pas fautif, mais que vous devez vous reposer car une nouvelle aventure est en marche…
Le moment
Souvent, le moment opportun est lorsque le médecin a confirmé que la grossesse est bien installée et que le ventre de la maman commence à s’arrondir. Le changement physique et donc visuel rendra concret cette nouvelle. Les plus jeunes enfants seront incapables de se représenter le temps d’attente jusqu’au terme. Ils vivent dans le moment présent. Pour l’aider à visualiser votre terme, l’idéal est de le rapporter à un événement familier du calendrier. Vous pourrez par exemple placer sur un calendrier son anniversaire, Noël… puis la date prévue de l’arrivée du bébé. La présence du papa lors de l’annonce est préférable. Les enfants comprendront que cet enfant a été fait à deux, et que même si la mère sera un peu moins disponible physiquement le temps de la grossesse, le papa pourra prendre la relève auprès de l’aîné.
L’accompagnement
Une fois la bonne nouvelle annoncée, il est conseillé d’être attentif au comportement de l’enfant. Alors que certains ne réagissent pas et semblent totalement désintéressés, d’autres exprimeront leur colère face à ce nouveau membre de la famille qui va lui faire perdre l’exclusivité de ses parents. Certains enfants peuvent avoir des gestes et des mots violents envers leurs parents. Rassurez-vous, ces réactions sont très courantes, et n’annoncent en aucun cas de futures violences sur le bébé. Ce sont les prémices de la jalousie, votre enfant réagit! Il est indispensable de le rassurer et lui expliquant qu’il ne perdra pas sa place, et que vous l’aimerez toujours autant. Le faire participer à la préparation de la chambre, au rangement des vêtements, peut être un bon moyen pour lui montrer qu’il est indispensable à la nouvelle organisation familiale, en pointant tout ce qu’il sait faire parce qu’il est «grand»!
Jalousie et régression
A l’arrivée de bébé, quelques astuces pourront éviter le sentiment de solitude de votre premier enfant. Lors de la première rencontre, les psychothérapeutes conseillent à la maman de ne pas avoir le bébé dans les bras. Ainsi, elle sera disponible pour embrasser et câliner l’aîné.
De retour à la maison, il est possible que celui-ci régresse: pipi au lit, repas au biberon… Il cherche sa place: pourquoi toute l’attention est-elle accaparée par un bébé qui n’arrête pas de pleurer et qui ne sait même pas parler? Une rivalité va peut-être s’installer….à vous de bien clarifier la place de chaque membre de votre nouvelle famille: le bébé pleure tout le temps car il ne sait pas parler contrairement à lui qui est grand! Selon l’âge de l’aîné, on pourra le responsabiliser en le faisant participer à la préparation des biberons, aux chants des comptines… Le lien fraternel n’apparaît pas à la naissance, il se construit au fil des années grâce au partage, aux jeux… et aux bêtises faites à deux!
Pour illustrer les mots doux que vous choisirez, la littérature de jeunesse offre de nombreux ouvrages sur ce thème. On retiendra: J’attends un petit frère, de Marianne Vilcoq – L’école des loisirs. Croquette devient grand frère, d’Armelle Renoult et Claire Frossard – Edition Auzou. Un bébé… et moi alors? de Kidi Bebey et Anne Wilsdorf – Bayard jeunesse, et Un bébé dans le ventre de maman de Stéphane Blake – L’école des loisirs.
Aurélie Hantzberg