Je dois avouer que je ne suis pas la dernière pour épingler une chaussette un peu trop haute, ou un total look jogging blanc à la Paris Hilton dans les années 2000, brandissant l’étendard de la fashion police. Et pourtant, pas plus tard que la semaine passée, un ami me fait remarquer «comment, tu mélanges du bleu marine et du noir?» Oui, où est le problème?
Et c’est vrai qu’il fut une époque où associer ces deux couleurs relevait du si bien nommé fashion faux-pas. Au même titre que le rouge et le rose portés ensemble, le mélange d’imprimés, ou que de se la jouer total look denim. Voire de porter des baskets, en dehors des cours de gym de monsieur T., ou encore de glisser des socquettes dans ses sandales.
Il en va de même en matière de beauté. On pensait que le bleu sur les yeux resterait l’apanage de Bonne Tyler. Et pourtant on a vu que lui sur les catwalks. Tandis qu’à l’ère des sourcils ultra épilés, au cours de laquelle tout poil superflu était associé à Emmanuel Chain, ont succédé les sourcils naturels. Et broussailleux. Merci Cara.
Sauf que je porte des sneakers 6 jours sur 7, adore marier le bleu marine avec le noir. Et suis également très fan du combo jean boyfriend + chemise en jean.
Ces parti-pris, autrefois estampillés «FFP», le sont-il encore? Et finalement, que peut-on se permettre ou non?
La réponse – si une seule réponse est possible – réside dans l’idée d’oser. D’affirmer ses goûts et ainsi de créer son propre style et revendiquer son identité. Et sa singularité. Même si, reconnaissons-le, cette singularité est tout de même devenue une norme. Le fashion faux-pas à l’aube du XXIe siècle réside davantage, à mon sens, dans une histoire de bon ou de mauvais goût. Et par mauvais goût, il ne s’agit plus véritablement de choix esthétiques, mais plutôt sociologiques. Par fashion faux pas, il y a sans hésiter les tenues inappropriées – quand bien même le Friday wear est rentré dans les mœurs, le jogging en molleton au bureau, c’est moyen – les vêtements mal taillés ou dont la taille n’est pas adaptée. Et dans le fait de suivre aveuglément les tendances, que cela nous aille, ou non. Porter ses vêtements d’été en hiver (le short, même avec des collants, c’est non. Idem pour la robe légère et fleurie).
Les tendances vont et s’en vont. Auriez-vous un jour songé vous pâmer devant une silhouette 80’ ou 90’, quand dans les années 2000 vous remerciez le ciel que ces ères vestimentaires avaient trépassées. Cela étant, je prie le ciel que le jogging en velours reste, quant à lui bien, au fond du placard.