Alors que Londres a annoncé la suppression de sa prochaine Fashion week, Milan a confirmé mercredi la tenue de ses deux Semaines de la mode de janvier et février, avec une plateforme numérique riche en événements.
“Nous confirmons nos dates. (Nos rendez-vous) deviendront plus numériques ou plus physiques, en fonction de l’évolution de la pandémie”, a déclaré le président de la Chambre italienne de la mode, Carlo Capasa, lors du 25e Sommet Pambianco, restransmis en ligne.
La prochaine Semaine milanaise hommes, consacrée aux collections automne-hiver 2021-2022, est prévue du 15 au 19 janvier, et l’édition féminine du 23 février au 1er mars.
Londres privé de défilés
A Londres, en revanche, le British Fashion Council a annulé la prochaine édition masculine de janvier, en raison de la pandémie, du Brexit et d’une volonté de repenser ce rendez-vous. La prochaine édition, traditionnellement féminine, est prévue du 19 au 23 février, les créateurs de mode masculine étant encouragés à y participer.
En raison de la pandémie, comme les autres Semaines de la mode, Milan s’est mise depuis cet été au numérique, avec seulement quelques rendez-vous physiques pour certaines maisons. M. Capasa a souligné qu’en septembre la Fashion week “phygitale” milanaise –durant laquelle ont été présentés 156 collections entre présentations et défilés, et un espace de show rooms (avec 300 marques)– avait donné lieu à quelque “45 millions de vues, un record absolu et incroyable, (faisant de Milan) la première plateforme des Semaines de la mode dans le monde en terme de visualisation”. “Cela a été une opération de résilience italienne”, s’est-il félicité, “mais le ‘touch and feel’ dans la mode est irremplaçable, et nous espérons pouvoir revenir bientôt aux moments des rencontres physiques”.
Une perte de 29 milliards d’euros pour le secteur
La mode est la deuxième industrie manufacturière en Italie, et a été, comme le secteur dans le monde entier, durement touchée par les conséquences de l’épidémie de coronavirus.
Selon une enquête réalisée par la Confindustria Moda, la principale organisation patronale du secteur, elle a perdu 29 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de l’année. Au troisième trimestre, les entreprises interrogées ont enregistré une baisse de 27% de leurs ventes, après -39% au deuxième et -36% au premier, a expliqué le président de cette organisation, Cirillo Coffen Marcolin, lors du Forum.
Alors qu’elle réalise 41% de la production européenne en terme de mode/accessoires, bien devant l’Allemagne (près de 12%) et la France (8%), et plus de 60% de la production du haut de gamme au niveau mondial, M. Capasa a demandé au gouvernement italien de prendre des mesures d’aide spécifique pour ce secteur.