Vendredi 9 juin, Marian Miguelez a fêté en grande pompe ses 35 ans de carrière, au restaurant qui jouxte son mythique institut à Cappelen.
Nous en avons profité pour lui poser quelques questions afin de connaître les ficelles d’un tel succès.
35 ans, comment expliquez-vous une telle longévité ?
Travail, travail, travail. Formation, formation, formation (rires). Et même pendant les deux semaines de vacances que je m’octroyais chaque année, j’en profitais pour me former !
L’esthétique, c’est une passion plus qu’un travail ?
Oui, sans amour, sans s’investir à fond dans ce que l’on fait, je ne pense pas que l’on puisse réussir.
Avez-vous toujours voulu travailler dans le secteur de la beauté ?
Oui. Cette envie est venue alors que j’étais jeune. J’étais persuadée que ce métier me plaisait. Un jour, il y a eu le déclic, je ne pouvais envisager une autre carrière.
Créer votre entreprise était aussi une évidence ?
Tout à fait. Je suis arrivée au Luxembourg un peu par hasard. À l’époque, dans tout le pays, on ne comptait que quatre ou cinq instituts, tout situés au centre-ville. Je me suis dit qu’il y avait un marché à prendre en s’installant en dehors de la ville. Ainsi, les clientes pouvaient s’arrêter pour s’offrir une pause beauté sur le chemin du retour. J’ai commencé par une seule pièce, puis au bout de deux ans, il a fallu que je trouve plus grand. J’avais alors quatre cabines. Rapidement, cela n’a plus suffi non plus. J’ai trouvé un terrain, et y ai construit l’institut dans lequel je travaille toujours aujourd’hui.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
Je pense que la principale difficulté est de transmettre son message, d’inculquer sa vision à ses collaborateurs. C’est très délicat, d’autant que je suis très exigeante (sourire). Mais heureusement, il existe toujours des passionnés. Avec l’amour, on parvient à tout !
De quels soutiens avez-vous bénéficié ?
La banque m’a fait confiance. À l’époque, elle ‘ma prêté 30 000 francs luxembourgeois. Ca n’est pas rien. Très vite, mon banquier m’a dit « si tous les gens à qui nous prêtons de telles sommes réussissaient comme vous, ce serait idéal ! » (rires). Ca n’est pas le tout d’aimer ce que l’on fait, il faut aussi savoir compter ! Et plutôt bien (rires) !
Votre succès se résumerait donc en trois mots : passion, calcul, travail ?
C’est bien cela !
Quels sont vos prochains challenges ?
Dans un avenir proche, c’est de déléguer à ma fille et je lui souhaite de faire une aussi belle carrière que la mienne. J’ai confiance en elle, même si nous n’avons pas la même vision. Elle va apporter de nouvelles idées à l’institut. Elle, par exemple, s’intéresse plus à la nature. Nous allons d’ailleurs bientôt rentrer notre toute première gamme bio.
Partir à la retraite ne vous effraie pas ?
Oh non, d’autant que je sais que la relève est assurée. Mais je ne serai jamais bien loin (sourire). Je vais en profiter pour prendre des vacances, et m’occuper de moi. Et j’ai plein de projets, notamment celui d’organiser des séjours bien-être, dans mon pays natal, en Espagne. Nous travaillons dessus depuis quelque temps déjà, avec des amis sophrologues et diététiciens. Notre programme est déjà prêt !
Être une femme a-t-il été un frein ou un atout, dans votre carrière ?
Les deux. Parfois, les gens sont septiques, quand ils ont une femme en face d’eux, et se disent qu’ils peuvent la roubler plus facilement. D’autre fois, de par nos qualités différentes que celles des hommes, cela facilite les échanges. C’est une question d’humain plus que de sexe, je pense.
De quelles qualités doit faire preuve un chef d’entreprise ?
Un bon chef d’entreprise se doit d’être à l’écoute, c’est fondamental, et malheureusement encore trop rare de nos jours. Il doit beaucoup donner, et surtout ne pas s’attendre à recevoir. Le succès vous tombe dessus. Ils e doit également d’être passionné, et, surtout, de ne pas compter ses heures !
Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Il faut le faire ! Nous nous devons d’encourager les jeunes femmes à se lancer. Il ne faut pas douter, si c’est le cas, on perd déjà. Il faut foncer, viser la lune, et si on n’atteint pas la lune, il y a les étoiles (rires).