Au Luxembourg, où il vit, le fameux tennisman Henri Leconte a créé HL&Co, qui lie sport, event et développement personnel, avec sa compagne Maria Dowlatshahi. Cette femme simple, élégante, pleine d’humour et à la personnalité affirmée, jongle avec moult casquettes. Elle est ouverte, s’intéresse à l’humain, à son mieux-être et prône une juste parité femmes-hommes. Rencontre chaleureuse en nos bureaux, le 10 décembre dernier, avec cette passionnée d’art et de design.

Texte : Karine Sitarz

On vous connait comme la compagne d’Henri Leconte, mais qui êtes-vous Maya ou Maria, qu’est-ce qui vous définit, qu’est-ce qui vous anime ?

Maya est un surnom qu’on m’a donné il y a longtemps, je me sens bien avec comme avec Maria, mon vrai prénom. Je travaille sur le bien-être, je suis à l’écoute de tout ce qui se passe, j’essaye d’être dans la générosité, l’ouverture et l’empathie. J’ai des convictions et des valeurs et j’aime le contact et discuter, comme on le fait aujourd’hui, pour mieux se connaître.

Où avez-vous grandi ? Quelle jeune fille étiez-vous ?

J’ai grandi en Normandie, dans un milieu industriel. Mon papa, grand entrepreneur parti de rien et qui a parcouru le monde, a été pour moi un exemple de courage, de travail et de discipline. Cela a forgé le caractère de la petite fille que j’étais, introvertie et qui voulait comprendre le monde. Ma maman, plus artiste, aimait peindre et faire de la déco. Avec ma sœur aînée et mon jeune frère, on ne manquait de rien, mais la devise était de travailler et de donner le meilleur de soi-même. À 12 ans, un été, mon papa m’a prise dans son entreprise pour des travaux de numérotation de chèques. J’en ai déchiré et mis à la poubelle. Dès le lendemain, il m’envoyait faire du nettoyage et travailler à la pompe à essence ! Cela a été difficile mais finalement constructif. À côté de cela, il y avait de l’amour et de l’écoute.

À l’époque, quelles étaient vos passions ?

La danse classique et le piano mais à 16 ans, mon père m’a envoyée avec ma sœur étudier aux États-Unis. Le changement a été radical ! Au fond de moi, c’est ce que je souhaitais, je me disais déjà : ma vie sera un voyage. Je voulais découvrir les cultures, rencontrer des gens différents, venant d’autres milieux. Nous avons débarqué à Miami où une tante de ma mère avait émigré. J’y suis restée trois ans, ai étudié les relations publiques et le management, avant de revenir en France.

Quel a ensuite été votre parcours ?

À Paris, à peine ai-je fini mes études que mon père a voulu que je bosse dans l’entreprise, je n’avais pas le choix ! J’ai ainsi travaillé avec lui quelques années dans une holding, un métier plutôt masculin, mais qui m’a aidée à comprendre la gestion d’entreprise.

Créatrice de bijoux, hypnothérapeute, coach en développement personnel, entrepreneure avec HL&Co… Une carte de visite bien remplie, comment jonglez-vous avec toutes ces disciplines ?

Cela s’est fait au fil du temps. J’ai créé ma société de bijoux alors que je faisais de la décoration d’intérieur associée au bien-être. A l’époque, j’habitais au Moyen-Orient (ndlr : elle y a vécu neuf ans et y a élevé ses deux enfants), j’y ai eu plein d’opportunités. Comme j’aime toucher à tout, j’ai fait du design de meubles, du Feng Shui, de la photo d’art – de grandes compositions sur aluminium -, travaillé pour un magazine de déco et touché à l’écriture.

Et comment êtes-vous venue à l’hypnose ?

Je voulais mieux comprendre le mode de fonctionnement de l’humain, ses énergies, sa psychologie, son parcours. Je me suis ainsi orientée vers l’hypnose et me suis formée pendant sept ans. C’est un formidable outil de développement personnel, de connaissance de soi. J’ai élaboré des protocoles et désormais j’accompagne. Avec Henri, on travaille souvent en entreprise alors qu’il y a aujourd’hui beaucoup de burn-out et que le mode survie est assez présent et va causer des pathologies. On fait aussi des conférences, Henri parle de son parcours de haut niveau, de ses performances mais aussi de ses échecs. Un échec ou un malheur peut permettre de rebondir, de se libérer de quelque chose et d’aller de l’avant.

« Ce qui est important dans la vie, ce sont les souvenirs. Au fil du temps, on garde les beaux, ceux qui ont été durs s’étiolent. »

Vous avez publié l’an dernier avec Henri Leconte le récit autobiographique « Balles neuves » qui en parle. Que retenez-vous de cette aventure à deux ?

Après avoir tracé les grandes lignes, comme je connaissais bien le parcours d’Henri, j’ai vu les points d’impact sur lesquels rebondir. À partir de là on a fait des relectures et travaillé en binôme pour voir comment raconter l’histoire, quels mots y mettre pour donner une vibration et être le plus juste possible, je travaille ainsi en coaching. En même temps, je coachais Henri et lui ai ouvert les portes d’une nouvelle communication. Cela a été une très belle aventure partagée.

Quand et pourquoi avez-vous posé vos valises au Luxembourg ?

Il y a neuf ans, Henri a eu l’opportunité de s’installer ici et m’a proposé de le suivre. Comme famille recomposée, cela nous a aussi permis d’ancrer notre vie commune et nous nous sentons de mieux en mieux ici. Avec nos caractères optimistes, ouverts et simples, nous nous sommes adaptés très facilement.

Des projets ici ? Ailleurs ?

Oui, les projets continuent. L’an dernier, on était sur la route pour la promotion du livre qui aura bientôt une traduction anglaise. À l’horizon se profile déjà un deuxième livre, plus pointu, sur le développement personnel. Avec Henri, on aime retransmettre, partager à travers notre parcours de vie. Les choses qui ont bien fonctionné, il ne faut pas les garder pour soi, il faut les donner aux autres.

Questions à la volée

  • UN LIVRE DE CHEVET :

Je lis beaucoup sur la spiritualité et l’histoire, pour le moment un livre de la médium Anne Tuffigo, « Il suffit parfois d’un signe ».

  • UNE DESTINATION :

Le Moyen-Orient, avec son mélange de cultures et ses rencontres extraordinaires. J’y ai beaucoup appris sur la tolérance et sur l’écoute. Il m’a transformée.

  • UNE PHILOSOPHIE DE VIE :

Si on a le droit d’être dans la tristesse ou la souffrance, il ne faut pas y rester et se rendre malade. Il faut l’accepter, l’accueillir pour s’en libérer.

Article initialement publié dans Femmes Magazine n°262 édition de janvier 2025, à retrouver ici.