Depuis 21 ans, Lut Laget est à la tête de VGD Luxembourg, un cabinet spécialisé en fiscalité et comptabilité, domaine légal. Une belle aventure, avec de nombreux chapitres, qui tous ont enrichi son histoire et ses casquettes de cheffe d’entreprise.
Elle est revenue avec nous sur son parcours, tout en regardant vers l’avenir.
Quel est votre parcours ?
J’ai commencé par suivre des études de droit, qui se sont révélées une base excellente, aujourd’hui encore, car cela ma véritablement formé mon esprit. Une fois mon diplôme en poche, j’ai eu envie de poursuivre. J’avais déjà une certaine inclinaison pour la fiscalité, alors j’ai enchaîné dans cette voie avec un diplôme en fiscalité et revue de comptabilité. Cela m’a permis d’apprendre de nombreuses choses, notamment en matière de compétences l’audit. Mon père était banquier, et il était entendu qu’au terme d’un stage, je reprennne son portefeuille. Malheureusmeent – ou heureusement – cela ne n’est pas fait et cet événement m’a conduit a entamer une nouvelle formation, qui s’est achevée par un stage… dans la société dans laquelle je travaille toujours à l’heure actuelle !
Qu’est-ce qui vous a incité à monter votre entreprise ?
C’est un événement personnel qui a précipté les choses, en quelque sorte, puisque je me suis mariée avec le fondateur de VGD. Dès lors, il était difficile de continuer à travailler côtes à côtes. Il y avait une demande au Luxembourg, je suis donc partie avec un collaborateur pour y monter une seconde antenne de VGD Belgique. Nos visions étant différentes – je regardais plus vers l’international – nous nous sommes séparés au bout de deux ans et demi. En 1999, j’ai fondé VGD Luxembourg, avec le support de VGD Belgique. Nous avons divisé notre portefeuille client, et de mon côté j’ai gardé tous les employés. Aujourd’hui encore, deux personnes travaillent toujours avec moi. C’était un saut dans le vide, même si j’avais en filet la possibilité de réintégrer VGD Belgique en tant que salariée, mais je n’y ai jamais songé.
Quelle évolution VGD Luxembourg a-t-elle connue depuis lors ?
A la création de la société, nous disposions de quatre département : révision des entreprises (audit), expertise et comptabilité, fiscalité, et constitution des sociétés juridiques. Entre temps, en 2013, j’ai pris al décision de cesser de faire de l’audit agréé. Si l’on mettait en balance les frais que ce secteur engendrait et le chiffre d’affaires, cela n’était pas rentable, d’autant que le stress engendré était considérable. Quand on est entrepreneur, on se doit de faire du profit. J’ai donc abandonné l’audit pour me consacré aux trois autres départements. Un tel choix m’a contrait à licencier du personnel.
C’est un milieu plutôt réputé pour être masculin. Cela ne vous a-t-il pas effrayé ?
Pour être franche, je n’ai jamais rien perçu de tel. Cela vient peut-être aussi du fait que je viens d’une famille de femmes fortes (rires) ! J’ai deux sœurs et un frère et nous avons tous été élevés de la même façon.
Quel soutien avez-vous eu ?
Un soutien moral, notamment de la part de ma famille. Etre indépendant allait de soi, chez nous.
Qu’apporte la FFCEL aux femmes qui souhaitent tenter l’aventure entrepreunariale ?
Justement, elle apporte ce soutien moral, cette écoute qui sont fondamentaux quand on se lance dans l’entrepreunariat. Vous savez, c’est un métier prenant, on l’on ne peut pas vraiment en parler, ni à sa famille no à ses employés. On est très seul, quand on est chef d’entreprise. Avoir un réseau de personnes qui vivent les mêmes épreuves, sont confrontés aux même difficultés peut être très éclairant. Je vis depuis 21 ans à Luxembourg, mias les dix premières années, je n’ai pas eu d’autre horizon que la fenêtre de mon bureau. Ce n’est qu’au bout d’une décennie que j’ai ouvert le yeux sur ce que le Grand-Duché offrait en terme de réseau. Et il est vraiment très riche. J’ai beaucoup appris, grâce à des échanges riches avec des personnes de tous horizons. Transmettre mon expérience était aussi fondamental à mes yeux, c’est pour cela que je me suis également positionnée comme mentor.
Quel est votre plus beau succès ?
Ce n’est pas un coup d’éclat, mais plutôt la confiance que me témoigne des clients depuis des années déjà, tout comme le fait d’avoir formé et pu conserver des employés.
Votre prochain challenge ?
Ce sera d’opérer le virage digital, qui est vital pour notre profession. Tout ce qui peut être automatisé nous permettra in fine de gagner du temps, que l’on pourra ensuite consacrer à nos clients, pour les conseiller, être davantage à l’écoute. Je suis en plein dedans, cela prend du temps, car, en plus de devoir se former, nous devons éduquer, en quelque sorte, nos clients à cette nouvelle approche de la profession. Mais ce temps, cette énergie sont un bon investissement pour le futur.
Quelles sont les qualités essentielles pour être un bon chef d’entreprise ? Un bon manager ?
Un bon chef d’entreprise se doit d’avoir une vision, et doit toujours y rester fidèle, même si faire preuve de souplesse peut être un atout. C’est à lui que revient la mission de transmettre sa vision, tant à ses employés qu’à ses clients.
Un bon manager, lui, doit avoir une oreille attentive, être à l’écoute de ses collaborateurs. Je dois avouer que c’est peut être mon talon d’Achille. Néanmoins, j’ai toujours donné beaucoup d’indépendance à mes salariés et leur fait confiance, ce qui je pense est une bonne attitude manageuriale.
Avez-vous des rituels ?
Aucun, si ce n’est mon café du matin. Je n’y déroge jamais, sous aucun prétexte !
Avez vous un modèle ?
Grâce à mon réseau, à l’international, j’ai pu rencontrer de nombreuses personnes dont le charisme, le parcours, les qualités entrepreunariales ont été inspirantes.
Avez-vous des conseils à donner aux femmes qui souhaient créer leur société ?
Le premier serait d’avoir une bonne idée, viable. Ensuite, il est impératif de bien s’entourer. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à aller solliciter des personnes qui sont passées par les mêmes épreuves et qui, grâce à leur expérience, pourront les guider et les conseiller.