La tendance moi & mini-moi qui consiste pour les mamans et leurs filles à s’habiller de manière identique ou à partager le même style, fait un retour en force depuis quelques années. C’est vrai que le mini-me, c’est mimi. Il faut simplement veiller à ce que cela ne vire pas à l’obsession, les mini-elles ont aussi besoin de devenir elles-mêmes.
Par Fabrice Barbian
Habiller ses enfants comme soi-même est une tendance qui semble séduire de plus en plus de personnes. Elle est portée par différentes stars et leurs rejetons et véhiculée via Instagram et TikTok. Des marques se sont, bien évidemment, engouffrées dans cette niche afin de proposer des vêtements assortis pour toute la famille ou bien encore ce que l’on appelle une mode « mini-moi ». Un mot tout de même sur la marque « Comptoir des cotonniers » puisque cela fait plus de 25 ans maintenant qu’elle joue volontiers la carte du « telle mère, telle fille », dans ses campagnes de pub. Pourquoi cette tendance ? Parce que c’est sympa, fun et même chic.
Parce que les femmes de 30, 40 ou 50 ans qui sont les mamans de jeunes ados ou d’adultes encore jeunes n’hésitent pas à aller taper dans les rayons « ados » pour s’habiller. Parce que ces mêmes mamans ont, peut-être, aussi, de ressembler à leurs filles et de « faire » plus jeunes. Parce que cela invite au partage et à la connivence, voire au dressing commun. Parce que c’est peut-être considéré comme étant plus simple à gérer – et plus économique – lorsque la famille est nombreuse. Tout simplement encore, car les petites filles prennent assurément du plaisir à ressembler à leur maman.
Comme en toute chose, il y a des limites
Comme en toute chose, un peu de tempérance ne nuit pas. Avoir quelques petits repères en tête peut s’avérer utile. Par exemple, il est clair que si maman est une adepte du style jean/Converse, ce sera plus paisible que si elle est accroc au rock et ne jure que par le mini-short en cuir, été comme hiver. Là, il est fort à parier que cela posera quelques problèmes et pas uniquement les jours où il neige. Dans un registre différent, le rôle d’une maman (et d’un papa, voir ci-contre) consiste, entre autres, à favoriser l’épanouissement de ses enfants. Nul doute que le fait de les laisser choisir leurs vêtements – en totale liberté s’entend ! -, c’est leur donner l’opportunité de dire qui ils sont, d’exprimer leur personnalité.
Sans oublier qu’ado, il leur faut aussi respecter des codes bien précis (et auxquels vous ne comprendrez jamais rien) pour intégrer des groupes. Si les mères sont tiraillées entre deux parties de leur personnalité – la maternité et la féminité-, il ne faudrait pas que cette part de féminité les « pousse » à revivre volontiers leur (belle) jeunesse comme par procuration ou à s’assurer que leur « image » perdurera via leur fille. Le plus beau des cadeaux qu’une maman puisse offrir à sa fille qui la considère comme la référence ultime en termes de féminité et d’élégance est de lui donner envie et de l’encourager à devenir aussi belle et forte que sa maman, si elle le désire. Ce n’est certainement pas lui enfiler un déguisement pour créer une mini-copie qu’il importera de promouvoir sur les réseaux sociaux en les gavant de clichés.
Les mamans ne vont pas acheter des trucs moches !
Pour le dire simplement, que mère et fille partagent un même style ou des vêtements, n’est pas un problème en soi. Lorsque les enfants sont petits, c’est mignon de porter les mêmes couleurs ou de partager un style. Peut-être pas systématiquement, tous les jours, mais ponctuellement voire régulièrement pour des évènements spéciaux (déjeuner en famille, week-end…), ça peut être sympa. C’est un peu plus tard, lorsque l’enfant a 6 ou 7 ans qu’il faudrait juste veiller à ce que cela ne devienne pas une obsession, pour… personne. En sachant aussi qu’il n’y a pas de raison, non plus, de faire des « fixettes ».
Si les fringues de maman et des enfants affichent le même style, c’est souvent, car c’est maman qui les achète, tout simplement. Et il est plus facile pour elle de sélectionner des vêtements qui lui plaisent que des trucs moches, si elle n’a pas de consignes « particulières » en la matière de la part des rejetons. Et puis, soyons honnêtes, nos enfants n’héritent pas forcément de nos bons goûts vestimentaires. Il importe dès lors d’assurer un minimum de contrôle. Sans être adepte du « mini-me », il ne faudrait tout de même pas que le look discutable de la cadette n’entache la réputation du style vestimentaire familial, à la communion de la cousine Lulu. Non ?
Et le mini-lui ?
On parle beaucoup des mamans et de leur « mini-elle » mais quid des papas et de leur « mini-lui » ? C’est aussi une réalité comme le confirment différentes marques vestimentaires actives sur ce « segment » ou le lancement régulier de collections capsule père & fils. Quelques stars, là encore, entretiennent l’intérêt. Deux remarques, tout de même. Comme indiqué ci-contre, ce sont les mamans qui achètent les vêtements, plus rarement les papas, donc la tendance est moins active dans sa version masculine.
L’autre « truc » qui complique l’essor du mini-lui c’est qu’un enfant ne peut pas être à la fois habillé comme son père et comme sa mère. Il faut dès lors soit s’organiser, soit adopter un style commun, soit l’un des acteurs concernés va devoir composer avec un sentiment d’exclusion. En sachant tout de même qu’il n’est pas certain que tous les papas remarquent que leur femme et leur fille partagent le même style vestimentaire, sans vouloir vexer qui que ce soit… Mais pas impossible ! Si les filles portent exactement les mêmes vêtements et qu’elles sont toutes les deux au même moment, au même endroit, alors oui, il peut effectivement y avoir comme une réaction. Un truc peut se passer.