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Depuis l’enlèvement et l’assassinat d’une londonienne par un policier, de nombreux débats font rage à Londres. Arrestations, luttes contre les violences faites aux femmes, hommage non autorisé, réactions politiques… On vous résume la vague qui a découlé de cet acte odieux. 

L’affaire Sarah Everard remue fortement le Royaume-Uni depuis le 3 mars, quand la femme de 33 ans a disparu alors qu’elle rentrait chez elle à pied dans le quartier de Clapham, dans le sud-est de Londres. Son corps sans vie a été retrouvé le 10 mars dans un sous-bois du Kent. Wayne Couzens, un policier de 48 ans, a été arrêté et inculpé après avoir été soupçonné d’enlèvement et meurtre. Ce 16 mars, il a comparu par visioconférence devant une cour londonienne, il est depuis maintenu en détention.

L’hommage qui tourne au drame

Entre colère et chagrin, les Londonien.nes ont décidé de rendre un hommage à Sarah Everard le samedi 13 mars. Celui-ci a été refusé en raison de l’interdiction de rassemblement en situation de Covid. Les organisateurs se sont donc retrouvés contraints d’annuler l’événement. Malgré tout, celui-ci a eu lieu, regroupant quelques centaines de personnes dans un kiosque situé dans le sud de Londres. La Duchesse de Cambridge s’est également rendue sur les lieux de l’hommage pour déposer un bouquet de fleur.

Mais la veillée a viré au cauchemar lorsque les policiers sont intervenus. Ces derniers ont arrêté quatre participantes pour trouble à l’ordre public et infraction à la réglementation sur les coronavirus. Une étudiante a pris alors la scène en photos, interpellée par la façon dont les policiers agissaient. Il en résulte des images choquantes où plusieurs policiers hommes s’en prennent à des femmes. Elles qui étaient sur place pour rendre hommage à Sarah, elle-même victime de violences de la part d’un policier. Suite à la diffusion des photos, vues comme une tentative de réduire les femmes au silence, la toile s’est enflammée pour dénoncer les violences policières faites aux femmes et de nouvelles manifestations ont eu lieu au Royaume-Uni durant les jours qui ont suivi. 

Le cri de colère face aux féminicides et à la violence policière

Le dimanche, une première manifestation a eu lieu pour dénoncer les violences policières. Les participant.es appellent à la démission de Cressida Dick, cheffe de la police du Grand Londres. Un second rassemblement de milliers de personnes a suivi le pas le lundi 15 mars. Cette fois, les manifestant.es réclament non seulement la fin des violences policières, mais aussi du projet de loi visant à renforcer le pouvoir de la police lors d’interventions « Police, Crime, Sentencing and Courts Bill ». Ils.elles appellent aussi, à travers diverses pancartes, à la fin des féminicides et des violences sexistes.

Le premier ministre, Boris Johnson, intervient

Conscient de la gravité de la situation, le Premier ministre britannique Boris Johnson a pris la parole, déclarant au Parlement : « Tant qu’il n’y aura pas un changement dans notre culture qui reconnaisse et comprenne que les femmes ne se sentent pas entendues actuellement, nous ne réglerons pas ce problème ».  Le ministre appelle à un « changement culturel », soulignant la nécessité de s’attaquer au « sexisme quotidien » et à l’« apathie ». Il souhaite également durcir les peines infligées aux auteurs de violences sexistes. 

La députée Jenny Jones évoque un couvre-feu pour les hommes

« Une femme, Sarah Everard, a été enlevée et nous supposons qu’elle a été tuée parce que des restes ont été trouvés dans une forêt du Kent. Je dirais qu’à la prochaine opportunité d’un projet de loi, je pourrais proposer un amendement pour créer un couvre-feu pour les hommes après 18h. Ce qui, je pense, permettrait aux femmes de se sentir en sécurité. Et les discriminations de toute sorte se trouveraient diminuées. » a déclaré la député britannique lors d’une réunion à la Chambre des Lords. 

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