La Fédération professionnelle de l’hôtellerie et de la restauration demande au gouvernement la fin au 12 juin des autotests rapides exigés pour les repas en salle. Le secteur, lourdement éprouvé par les restrictions liées à la crise sanitaire, revendique aussi la prolongation des aides financières et dérogations accordées au 2.700 établissements répertoriés dans le pays. Il en va de la survie de la profession, a soutenu mardi une délégation lors d’un échange avec le ministre de tutelle, Lex Delles.
La vaccination progresse et les courbes de contamination au Covid-19 baisse depuis quatre semaines. Fort de ce constat, une délégation de l’HORECA a demandé mardi au ministre DP des Classes moyennes et du Tourisme, Lex Delles, de mettre fin aux autotests rapides le 12 juin, date à laquelle les restrictions sanitaires en vigueur au Grand-Duché devaient être levées.
Alors que le gouvernement avait autorisé cafetiers et restaurateurs à rouvrir leurs terrasses début avril, il avait attendu le dimanche 16 mai pour leur permettre d’accueillir à nouveau des clients en salle. Mais il avait émis des conditions strictes à ce redémarrage : respect d’une distance de deux mètres entre les tables, un nombre maximum de quatre personnes par table et surtout que chaque convive puisse présenter un résultat de test négatif au Covid-19. Les clients peuvent au choix produire un test PCR réalisé moins de 72 heures avant leur venue, un test rapide de moins de 24 heures effectué par un personnel qualifié ou alors faire un autotest à l’entrée du restaurant.
Retour aux heures normales
Pour faciliter la tâche des professionnels et les soutenir dans cette démarche, le gouvernement avait envoyé gratuitement 500 000 autotests aux quelque 2 700 établissements recensés dans le pays. Mais parfois l’enfer est pavé de bonnes intentions. Selon le secrétaire général de l’HORECA, François Koepp, il s’avère que ces kits sont mal acceptés par nombre de clients qui y voient une perte de temps et qu’ils désorganisent de surcroît le travail, particulièrement lors du service de midi, le plus chargé. Face à cette doléance, le ministre a estimé que la mesure pourrait être supprimée avec le lancement de l’application Covid, sans pour autant donner de confirmation définitive. De la même façon, la fédération des hôteliers, restaurateurs et cafetiers demande la levée définitive du couvre-feu et le retour aux horaires d’ouverture en vigueur avant le confinement, soit une heure du matin.
Mais la délégation qui a rencontré Lex Delles mardi ne s’était pas déplacée au ministère dans le seul but d’exiger des allègements de restrictions. Elle a également demandé l’allongement et le renforcement du soutien public aux professionnels. L’arrêt forcé de l’économie décidé face à la crise sanitaire a particulièrement touché le secteur qui a dû fermer volet pendant quatre mois consécutifs.
Restaurateurs à poil
François Koepp et ses collègues veulent donc « un calendrier fixant les différentes étapes de la réouverture afin d’avoir un minimum de visibilité pour les entreprises », selon un communiqué de l’HORECA publié après l’entrevue. « La relance du secteur est faible pour l’instant », constate encore l’organisation, alors que la météo singulière en ce mois de mai ne favorise ni le remplissage des terrasses, ni les sorties en général. Aussi, la délégation a-t-elle soumise un catalogue de revendications d’aides financières en cinq point : une prolongation des aides étatiques pour l’HORECA jusqu’au 31 décembre 2021 au moins, une baisse du taux de TVA à 3% jusqu’à la fin 2022, l’étalement du plan d’apurement des dettes auprès de la sécurité sociale sur une période d’au moins 48 mois, l’augmentation des plafonds d’aide pour les entreprises dans la mesure du cadre européen ainsi que l’augmentation du montant de l’aide à la relance par salarié travaillant.
Le secteur de l’HORECA emploie environ 20 000 personnes au Luxembourg et les professionnels se sont mobilisés à plusieurs reprises ces derniers mois pour exiger des allègements ou des suppressions de restrictions à même de leur permettre de travailler. Les restaurateurs ont ainsi organisé trois manifestations au centre de la capitale depuis janvier, leur secrétaire général a régulièrement fait le siège du bureau du Premier ministre pour porter les revendications de la profession et, sur un mode plus léger, des restaurateurs ont lancé une page Facebook sur laquelle ils posent nus pour symboliser leur situation. Et tout ça pour mieux nous servir !
Fabien Grasser