Stars de la dernière Fashion Week à travers la tendance ‘métal chic’, les sequins et paillettes comptent parmi les incontournables de la garde-robe féminine. Des détails scintillants le plus souvent conçus en plastique ou en vinyle, des matériaux peu respectueux de l’environnement et particulièrement polluants. Mais cela pourrait changer avec l’introduction dans la mode des BioSequins, une nouvelle matière biodégradable fabriquée sans aucune substance toxique.

Quelles matières composeront les vêtements du futur ? Une question à laquelle tentent de répondre start-up, créateurs, et grandes maisons, pour réduire l’empreinte environnementale de l’une des industries les plus polluantes au monde. Chose qui se traduit aujourd’hui par une course effrénée à la recherche, et la mise au point, de nouveaux matériaux destinés à remplacer ceux qui polluent le plus comme le polyester, matière synthétique la plus produite au monde. Cette volonté a sonné le retour de matières naturelles vieilles comme le monde, parmi lesquelles le chanvre et le lin, mais aussi l’émergence de nouvelles matières puisant leur source dans la nature, comme le champignon, l’ananas, le cactus, ou encore les déchets de la pomme.

Des paillettes biodégradables

Les alternatives à certaines matières synthétiques et animales se multiplient à travers le monde, mais quid des détails que l’on retrouve pourtant sur quantité de vêtements, comme les sequins et les paillettes ? Ces ornements scintillants qui font le bonheur des petits comme des grands lors des fêtes de fin d’année, et symbolisent la mode disco des années 70 et 80, participent eux aussi à la pollution des océans du fait de leur composition. Une problématique qui n’a pas échappé à la maison Stella McCartney, engagée depuis des années pour l’environnement comme le bien-être animal, qui présente aujourd’hui une combinaison expérimentale conçue à partir de BioSequins, “une matière biodégradable et non toxique [à base de] cellulose végétale”.

Il s’agit pour la maison britannique de ne pas abandonner les paillettes et sequins, incontournables dans la mode, mais de les troquer contre cette nouvelle matière qui n’est constituée d’aucun métal, minéral, pigment ou colorant synthétiques. Une innovation qui est le fruit d’une collaboration avec la start-up Radiant Matter, spécialisée dans le développement de solutions textiles respectueuses de l’environnement et de la santé humaine. Après avoir banni le PVC de ses collections, et commercialisé des sacs en mycélium, Stella McCartney peut donc ajouter l’introduction de paillettes et sequins biodégradables à ses engagements pour une mode plus durable.

Un vêtement expérimental

Attention toutefois, il n’est pas encore question de commercialisation. La combinaison en BioSequins présentée par la maison britannique a été portée par l’actrice et mannequin Cara Delevingne pour le numéro d’avril 2023 du magazine Vogue. Le tout photographié par Annie Leibovitz. Il s’agit bel et bien d’une expérimentation, mais qui pourrait rapidement déboucher sur des vêtements en BioSequins conçus pour le public. D’après une étude d’Oxfam citée par Stella McCartney, les femmes britanniques se procureraient pas moins de 33 millions de vêtements à paillettes lors de la saison festive, dont 1,7 million finiraient à la poubelle après seulement cinq utilisations. Cette nouvelle matière pourrait ainsi réduire de façon considérable le nombre de microplastiques déversés dans les océans chaque année.

“Qui a dit que le développement durable ne pouvait pas être sexy ? Cara est à couper le souffle dans ce vêtement rare et précieux et je suis très reconnaissante à Vogue de nous avoir donné la possibilité de le partager et d’inspirer d’autres personnes à voir le potentiel d’un avenir de la mode plus conscient”, explique la créatrice britannique dans un communiqué.