Les jeux olympiques et paralympiques de Paris ont baissé rideau. Cette grande aventure humaine qui a réussi à enthousiasmer les plus endurcis a bien évidemment un prix.

Par Cadfael

Une inauguration magique

La France a relevé un pari audacieux : émerveiller et créer un monde olympique magique grâce à une cérémonie d’ouverture qui rompt avec les précédentes. Il y aura un avant et un après Paris. L’avant, c’était des célébrations traditionnelles, inspirées de parades militaires à la chinoise et de chorégraphies de masse. Le pari des Français a été réussi : installer les Jeux en plein cœur de Paris, sous l’emblématique tour Eiffel, à quelques pas des monuments les plus symboliques de l’histoire de la ville. Cette cérémonie d’ouverture, audacieuse et novatrice, n’a laissé personne indifférent, grâce au scénario du Suédois Alexander Ekman et aux chorégraphies libres de Maud Le Pladec. L’image d’une France joyeuse et généreuse a réussi à faire oublier les querelles politiques, souvent ridicules, dans lesquelles le pays s’enlise. La cérémonie a offert une vision d’une France inclusive, ouverte aux influences les plus diverses, créative et respectueuse de son patrimoine historique. La grand-messe du sport, du fair-play et du dépassement de soi s’est déroulée sans accroc majeur, au grand désarroi des prophètes de malheur. Les 12 millions de billets vendus constituent un nouveau record, selon le Comité olympique.

“La vente de 2,5 millions de billets pour les seuls Jeux paralympiques a illustré le fort soutien du public à ces athlètes d’exception.”

Les paralympiques et une finale de toute beauté

Les Jeux paralympiques ont été une explosion de moments exemplaires de volonté et de dépassement de soi, portés par un grand élan d’inclusion, démontrant que presque tout est possible dès lors qu’il y a une véritable détermination. Thomas Jolly, 42 ans, homme de théâtre et scénariste, a offert une finale empreinte de bonheur, contrastant avec la cérémonie de clôture olympique jugée un peu soporifique. Il a enflammé le Stade de France avec les athlètes et les 65 000 spectateurs présents. La cérémonie de clôture des paralympiques s’est transformée en une exubérante célébration disco, portée par le gratin des DJ, dans un tourbillon de lasers et de feux d’artifice. La vente de 2,5 millions de billets pour les seuls Jeux paralympiques a illustré le fort soutien du public à ces athlètes d’exception, marquant ainsi une démarche significative en faveur de l’inclusion.

L’émotion a un prix

Le budget officiel des JO de Paris 2024 est estimé à 9,1 milliards d’euros. La partie organisation, soit 4,3 milliards d’euros, couvre la location, l’aménagement et le fonctionnement des sites, l’organisation des compétitions, l’accueil des délégations, ainsi que l’hébergement et le transport des athlètes. Elle inclut également la sécurité des lieux de compétition et les cérémonies d’ouverture et de clôture. Ce volet est financé à 96 % par des recettes privées provenant du CIO, des entreprises partenaires, de la billetterie des Jeux ou encore des licences. Le reste sera à la charge du contribuable, incluant des coûts indirects comme la dépollution de la Seine, la sécurisation de la cérémonie d’ouverture, ou encore les primes pour les agents publics et les salariés des transports. Toutefois, les Jeux pourraient rapporter 1,7 milliard d’euros aux finances publiques.

Des salaires hors normes des hauts cadres du CIO

L’Allemand Thomas Bach, président médiatique du Comité international olympique (CIO) et admirateur déclaré de Poutine et de Xi Jinping, a vu son indemnité annuelle passer de 225 000 à 275 000 euros en 2021. Le comité d’éthique justifie cette augmentation par le statut de volontariat de la fonction. Pourtant, ce montant reste modeste en comparaison des salaires de la haute direction du CIO, selon les déclarations fiscales américaines publiées par la plateforme ProPublica.

Ainsi, le directeur général du CIO, Christophe De Kepper, perçoit un salaire de base annuel de 764 134 dollars, auquel s’ajoutent divers bonus de 469 229 dollars, portant son total à 1 426 382 dollars par an. Lana Haddad, directrice des opérations (COO) et ancienne de Procter & Gamble, touche environ 1,1 million de dollars par an, tandis que Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux olympiques, gagne 730 000 dollars annuels. Selon ProPublica, les 16 plus hauts salaires du CIO dépassent chacun le demi-million de dollars par an. Ces montants continuent de susciter des critiques depuis des années, notamment de la part des puristes de la philosophie olympique, surtout au regard des sacrifices consentis par de nombreux athlètes pour simplement participer aux Jeux.

 “En France, les primes sont de 80 000 euros pour l’or, 40 000 pour l’argent et 20 000 pour le bronze, aussi bien pour les Jeux olympiques que paralympiques”

Et les athlètes

Le CIO ne remet pas de primes aux athlètes, hormis la médaille, la mascotte et une mystérieuse boîte contenant l’affiche officielle des Jeux. Cependant, certains pays offrent des bonus. Selon CNBC, Hong Kong propose le montant le plus élevé, avec l’équivalent de 768 000 dollars américains pour une médaille d’or, suivi par Singapour avec 745 000 dollars. À Taïwan, les médaillés d’or reçoivent l’équivalent de 550 000 euros, ainsi qu’une rente à vie de 3 700 euros par mois. En France, les primes sont de 80 000 euros pour l’or, 40 000 pour l’argent et 20 000 pour le bronze, aussi bien pour les Jeux olympiques que paralympiques. Le multi-médaillé Léon Marchand a ainsi empoché 340 000 euros, soumis à imposition, comme le prévoit la loi. L’Allemagne, plus modeste, octroie respectivement 20 000, 15 000 et 10 000 euros sous forme de rentes mensuelles, entièrement financées par le secteur privé. La Grande-Bretagne, la Norvège, la Suède, l’Islande et d’autres pays adoptent une approche plus philosophique, refusant de distribuer des primes. Certaines fédérations internationales, en revanche, récompensent leurs champions, comme en boxe, où une médaille d’or vaut 96 000 euros (46 000 pour l’argent et 23 000 pour le bronze), ou en athlétisme, où l’or est gratifié de 50 000 euros par la fédération internationale.

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