Alors que le du “no-bra”, né dans les années 70, commençait doucement à se démocratiser, le confinement semble avoir accéléré la pratique. De plus en plus nombreuses à abandonner leur soutien-gorge pour des raisons à la fois de confort et de réappropriation de leur corps, le soutien-gorge vit-il ses dernières heures ?
Une tendance qui s’affirme surtout chez les moins de 25 ans
Selon une récente étude Ifop, réalisé début juillet, les chiffres sont assez significatifs : la proportions de Françaises ne portant pas de soutien-gorge est passée de 3% avant le confinement à 7% aujourd’hui. Chez les femmes de moins de 25 ans, ce chiffre est même passé de 4% à 18% ! Le no-bra, bien plus qu’une simple tendance ?
La taille ou les convictions féministes ?
Interrogées sur leur pratique du no-bra, 44% de femmes disent avoir déjà pratiqué le no-bra dans un lieu public. L’étude détaille aussi les facteurs influençant les comportements des femmes vis-à-vis du soutien-gorge. Ainsi, on apprend que la taille du bonnet et la chirurgie esthétique jouent un rôle important dans le choix de porter un soutien-gorge : les femmes faisant un bonnet A sont 57% à pratiquer le no-bra, contre 39 % pour celles faisant un bonnet D. C’est encore plus flagrant pour la chirurgie esthétique : elles sont 78 % à le pratiquer après une mammoplastie avec prothèse, contre seulement 46% avec des seins naturels. Un facteur est celui des convictions féministes. Elles sont 47% à le faire parmi celles qui se disent très féministes et 42% parmi celles qui se déclarent pas du tout féministes.
La perception de la poitrine féminine : un organe encore sexualisé
Une autre partie de cette étude s’intéresse à la perception de la poitrine féminine dans un lieu public : hommes et femmes répondent à 89% qu’une femme qui ne porte pas de soutien-gorge est une femme qui s’habille simplement comme elle en a envie. En revanche, les femmes sont 60% à penser que le no-bra est inapproprié sur un lieu de travail, contre 46% pour les hommes. Effectivement, la sexualisation de la poitrine féminine est encore très ancrée dans les mentalités : 51% des hommes et 46% des femmes pensent qu’une femme qui ne porte pas de soutien-gorge dans la rue est plus susceptible de se faire harceler voir agresser.
Pourtant, les hommes comme les femmes sont plutôt favorables à une évolution de la législation : 60% des hommes et 65% des femmes sont favorables à l’interdiction pour les hommes d’être torse nu dans la rue et l’espace public, 53% des hommes et 63% des femmes sont favorables à une évolution de la loi afin que les seins des femmes ne soient plus considérés comme des organes sexuels, et 46% des hommes et 54% des femmes souhaitent une loi interdisant aux réseaux sociaux de censurer les tétons des femmes alors qu’ils ne censurent pas ceux des hommes.