Le premier ministre Xavier Bettel a réuni deux jours durant son gouvernement pour une réunion pour le moins exceptionnelle.
Au programme, la politique à suivre dans les prochains mois, ainsi que sa potentielle candidature à sa propre succession en 2018.
Une légitimité en cause
«Je suis encore le Premier ministre pour les trois prochaines années et je serai également candidat pour un prochain mandat. Bien sûr, je ne suis pas content des résultats des derniers sondages et je ne vous cache pas que nous en avons discuté en conseil de gouvernement. Nous sommes également arrivés à la conclusion qu’il ne faut pas tout changer, bien au contraire. Les réformes que nous avons entamées prennent du temps et nous sommes confiants que les citoyens sentiront les bienfaits dans un avenir proche.» C’est la réponse qu’a formulé Xavier Bettel aux médias, à la sortie de cette réunion informelle avec les membres du gouvernement, pour orienter l’avenir du pays. De nombreux sujets épineux attendent le premier ministre, qui dresse un bilan positif de ses deux années au pouvoir.
Malgré les mauvais sondages, celui-ci semble vouloir donner le change. D’autant plus qu’il a annoncé, mercredi dernier, être candidat en 2018. Il a déclaré, qu’à ce moment-là, il aimerait que les électeurs se souviennent des réformes «qui ont été bénéfiques pour les familles, les jeunes, les étudiants, les entreprises». Il souligne également que la croissance est passée de 3%, avant son mandat, à 5% depuis qu’il occupe ses fonctions et que le chômage est en baisse. Des réussites qu’il espère suffisantes pour lui donner assez de crédibilité politique pour obtenir un deuxième mandat.
Les directives pour 2016
Pour l’instant, il est impératif de mener à bien la réforme fiscale, probablement le plus gros chantier de cette année. Cependant, il va falloir patienter jusqu’au 26 avril, durant sa prochaine déclaration sur l’Etat de la nation, pour en savoir plus. Il s’affaire également à revoir la flexibilité du temps de travail. Son Plan d’Organisation du Travail (POT) n’a pas encore convaincu les syndicats et le patronat. Bettel redouble d’effort pour obtenir les voix nécessaires à l’adoption de sa réforme constitutionnelle et ne perd pas de vue le social, en promettant une réforme du congé parental qui permettra une augmentation des aides allouées. Il manifeste sa capacité à réussir de tels objectifs, grâce à la bonne santé de la société luxembourgeoise, à la création de 400 postes dans l’enseignement et autant dans la police ou encore avec la futur création de 830 logements sociaux au Limpertsberg. L’infatigable et hyper-productif Premier ministre a également décidé de s’attaquer à des réformes dans l’enseignement secondaire. Jamais à court d’énergie et d’idées, il est assez difficile de juger son parcours maintenant au vue de ce qui arrive bientôt. Encore trois ans pour convaincre une population aujourd’hui dans le doute. Affaire à suivre.
Etienne Poiarez.