Tout comme la filière textile, les entreprises de la cosmétique se mobilisent pour apporter leur soutien aux associations engagées pour l’accueil des réfugiés ukrainiens. Pas moins de 800.000 produits ont d’ores et déjà été collectés pour venir en aide aux hommes, femmes, et enfants contraints de fuir leur pays. Une mobilisation inédite, selon Emmanuel Guichard, délégué général de la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA), qui revient sur cette initiative mise en place par l’Agence du Don en Nature (ADN).
Pouvez-vous nous parler de l’action mise en place par l’Agence du Don en Nature en faveur de l’Ukraine ?
L’Agence du Don en Nature s’est organisée pour fournir une aide matérielle aux associations partenaires de son réseau, qui prendront en charge les réfugiés ukrainiens à leur arrivée en France, à l’instar de l’Armée du Salut, du Groupe SOS, de Coallia, du Forum Réfugiés, ou encore de France Horizon. L’objectif est de distribuer à ces associations de grands volumes de produits non alimentaires, essentiels dans ces situations d’urgence.
Pourquoi la FEBEA s’est-elle mobilisée ?
La FEBEA a lancé un appel aux dons auprès de ses adhérents, afin de soutenir l’initiative menée par l’Agence du Don en Nature pour les réfugiés ukrainiens. Cette mobilisation des entreprises de la cosmétique s’inscrit en droite ligne avec la mission de la FEBEA, qui a placé la solidarité au cœur de sa raison d’être : ‘Prendre soin de vous, respecter la beauté du monde’.
Vos adhérents ont-ils massivement répondu présents ?
La FEBEA et l’Agence du Don en Nature ont lancé l’appel aux dons dès le 4 mars, très tôt après le début de la guerre. Dans les dix jours qui ont suivi, cet appel a suscité une forte mobilisation des entreprises cosmétiques avec plus de 800.000 produits donnés ou promesses de dons. Cette mobilisation est inédite à la fois dans sa rapidité et dans son caractère massif, ce qui montre bien l’émotion suscitée par cette crise auprès de nos adhérents.
Quels types de produits sont collectés pour les réfugiés ukrainiens ?
Il s’agit pour l’essentiel de produits de première nécessité, comme les gels douche, les shampoings, les lingettes, et beaucoup de produits pour le soin des bébés. Ces produits seront acheminés par l’ADN auprès des structures d’hébergement des réfugiés, dans le cadre des partenariats avec des associations comme le Groupe SOS ou Forum Réfugiés. Ces produits restent donc en France, pour les réfugiés, même si l’ADN en affecte une petite partie à des ONG internationales qui ont la capacité d’acheminer l’aide sur place.
Les particuliers peuvent-ils eux aussi faire des dons ?
Cet appel aux dons concerne uniquement les adhérents de la FEBEA, c’est-à-dire les entreprises. Nous n’avons pas vocation, en tant que fédération professionnelle, à nous adresser aux particuliers.
La FEBEA a-t-elle déjà participé à de telles collectes dans le passé ?
Il faut rappeler que, en temps normal, le secteur cosmétique est le premier donateur, en matière de dons non-alimentaires. 40% des dons sont des produits d’hygiène-beauté, donnés par des entreprises cosmétiques chaque année. La mobilisation pour le don est donc permanente. En complément, la FEBEA lance régulièrement quelques appels aux dons spécifiques. Par exemple, en 2019, la FEBEA avait lancé un appel aux dons auprès de ses adhérents, qui a permis de récolter plus de 260.000 produits de première nécessité pour les bénéficiaires d’associations caritatives. En 2020, lors du début de la crise du Covid-19, la FEBEA et ses adhérents se sont mobilisés avec l’association Dons Solidaires pour donner des produits d’hygiène aux personnes les plus précaires. Ce sont près de 200.000 produits lavants qui ont été collectés et redistribués aux associations de lutte contre la précarité.
Attendez-vous désormais plus de mobilisation de la part de l’industrie des cosmétiques pour ce conflit qui pourrait s’inscrire dans la durée ?
Il est probable que nous assistions à une augmentation du nombre de réfugiés, les besoins risquent de s’étaler dans le temps. Par conséquent, le message que nous font remonter les associations est que cette mobilisation doit se poursuivre dans la durée. Nous savons que nous pourrons compter sur la mobilisation des entreprises cosmétiques tout au long de cette crise.