En Europe, le recyclage des textiles “est encore limité” alors que la quantité collectée augmente et que “la part réutilisable diminue dans le même temps”, indique un rapport mené par le bureau d’études Terra pour l’éco-organisme français Refashion, rendu public mercredi.
Sur le Vieux continent, 58% des textiles, linge de maison et chaussures (TLC) collectés sont réutilisés, peut-on lire dans cette étude intitulée “Veille européenne sur les technologies de tri optique et de reconnaissance, de tri et de délissage des matières textiles”, réalisée de juin à décembre 2022.
Parmi ces 58%, 4% sont réutilisés en France (entre autres dans des friperies) et 96% à l’étranger, “au grand export”, a précisé Refashion.
Dans son rapport d’activité de 2021, Refashion constate que “l’Afrique (hors Haïti) est le premier destinataire” des exportations françaises de textiles et chaussures réutilisables, qui se vendent notamment sur des marchés de seconde main.
Le bureau d’études Terra préconise dans sa synthèse que “l’exportation d’une partie des textiles pour recyclage et réutilisation (soit) plus restreinte à l’avenir”.
Terra note également que la part réutilisable des vêtements collectés au niveau européen diminue depuis plusieurs années.
Selon le bureau d’études, cette situation est due, entre autres, à “la baisse de la qualité des vêtements” mis sur le marché et au “développement de la revente entre particuliers en amont, ce qui augmente le niveau d’usure des pièces collectées”.
Avec l’essor des plateformes de revente, les Français ont tendance à moins donner à Emmaüs, et surtout à lui donner désormais uniquement leurs objets de moindre qualité, avait déploré l’association mi-mars.
Ce sont 32% des TLC collectés en Europe qui sont recyclés : notamment en matériaux non-tissés pour le bâtiment, l’automobile ou le rembourrage, ou encore en chiffons à usage ménager ou industriel, ou en fils pour de nouvelles étoffes.
“Une majorité (de ces 32%) est exportée et traitée en Asie et en Europe”, a précisé Refashion.
Pour Terra, “l’absence de caractérisation fiable des matières” de la part non réutilisable des textiles ainsi que la présence de “points durs ou autres perturbateurs au recyclage” (boutons, rivets, fermetures à glissière, etc.) sont des freins au développement du recyclage industriel.