L’attaque par les terroristes du Hamas a débuté samedi matin vers 6h30 heure locale. Ils ont pris le renseignement et l’armée israélienne de court et envahi l’État d’Israël par air, mer et terre, cinquante ans et un jour après la guerre du Yom Kippour, à la fin du Shabbat et d’une fête religieuse.

Par Cadfael

Le Hamas, une organisation terroriste

Le Hamas est apparu en 1987 après la première intifada. Organisation issue des frères musulmans égyptiens, ses membres prônent un l’islam de la haine visant l’établissement d’un état religieux et la destruction d’Israël. Contestant la légitimité de l’OLP, la Hamas a refusé les accords d’Oslo signés en 1993 par Yasser Arafat et Israël. Sa structure secrète et très cloisonnée repose sur un activisme social, une propagande sophistiquée doublée d’un endoctrinement religieux ainsi qu’un bras militaire et de renseignement très proche du Hezbollah iranien. Largement corrompu et dirigeant d’une main de fer, la bande de Gaza, le groupe est également présent en Cisjordanie, dirigée par l’Autorité palestinienne et le Fatah, ainsi qu’au Koweït et en Iran, pays dont l’aide financière et logistique est déterminante.

Terreur et otages

Semant la terreur au petit matin, assisté d’éléments du Jihad islamique, leur allié, plus d’un millier de Palestiniens ont pénétré profondément dans le territoire israélien. Ils ont temporairement pris le contrôle de plus d’une vingtaine de villages, reconquis par les unités régulières israéliennes durant la journée. Ils ont abattu des civils de tout âge et de tout sexe, massacrant et coupant les têtes d’une quarantaine de bébés, prenant en otage hommes et femmes au hasard pour ensuite en abattre certains. Une rave party en plein désert s’est transformée en champs de tir, le bain de sang a coûté la vie à plus de 260 jeunes. Un certain nombre ont été capturés. Cette rave party, manifestation d’une culture occidentale et d’une liberté « satanique », méritait probablement la destruction selon le code moral des fanatiques du Hamas. Il en va de même du Kibbutz Be’eri proche de la frontière, connu pour ses galeries d’art et d’impression : une centaine de villageois y ont été froidement exécutés !

Le cas de Shani Louki

Le nom de cette jeune femme est devenu un symbole du mépris des militants du Hamas envers les femmes symboles de vie et de continuité. De nationalité germano-israélienne elle participait à un festival de danse pour la paix. Prise en otage par les attaquants, ses parents ont cru l’identifier sur les réseaux sociaux grâce aux tatouages d’un corps de femme pratiquement déshabillé que les Palestiniens promenaient dans les rues de Gaza, sous les crachats. Elle se trouverait lourdement blessée dans un hôpital à Gaza. Cette sauvagerie, qui aura coûté jusqu’à ce jour la vie à plus de 1200 victimes innocentes, ne présage rien de bon pour la centaine d’otages détenus par le Hamas et ses alliés.

Une colossale défaillance de l’appareil de sécurité israélien

Considéré par le « Times of Israël » comme un des jours les plus sombres de l’histoire du pays, la question fondamentale reste à savoir jusqu’à quel degré un appareil de renseignement et de sécurité aussi sophistique a pu se laisser berner. Des sources citées par Reuters disent que le Hamas a mis en place « des leurres jamais vus afin d’induire en erreur le renseignement israélien et de lui donner l’impression de ne pas vouloir aller au contact tout en préparant cette opération massive ». Des experts occidentaux y voient la signature de l’Iran qui a applaudi l’opération tout en niant une implication directe. Des sources égyptiennes ont déclaré qu’Israël avait ignoré les avertissements répétés selon lesquels « quelque chose de gros se préparait ». La confiance aveugle des décideurs israéliens dans les technologies de pointe d’un mur frontière de presque 400 km ressemblerait-elle à l’histoire de la ligne Maginot française?

Les complices proches et lointains

Les bénéficiaires majeurs de ce bain de sang sont clairement la Russie, l’Iran et la Chine. Le timing aurait été choisi pour bloquer le rapprochement en cours entre Israël et l’Arabie saoudite. Un accord aurait un effet désastreux sur le front des alliances anti Israël. Ce fanatisme est soutenu par la Turquie d’où le leader du Hamas a lancé ses anathèmes des derniers jours ainsi que par le Qatar gros financier du Hamas, ce même Qatar qui dispose d’un ami et allié de poids au Luxembourg.

Le Liban participera-t-il activement aux combats en ouvrant un second front ? Dirigé de fait par le Hezbollah iranien, il sera le baromètre des mollahs de Téhéran. Suite aux avertissements du président Biden, ceux-ci connaissent pertinemment les enjeux. N’oublions pas que la France dans le cadre de la force d’interposition Finul a stationné un régiment d’infanterie de marine à la frontière libano-israélienne.

Ce nouveau cauchemar souligne le visage inchangé du fanatisme islamique. Le Hamas n’est pas représentatif de la cause palestinienne ni du monde musulman. Israël a juré d’en finir avec le Hamas et d’une certaine façon y parviendra militairement du moins. Après le Kaddish ce sera à l’épée de parler. La facture sera lourde pour le premier otage du Hamas qu’est la population civile de Gaza. Ce sera comme avec le virus du Covid. Il va muter et réapparaîtra probablement.