La mort est un sujet que chacun évite à sa façon, tantôt parce que cela nous fait peur, tantôt parce qu’on se dit “qu’on a le temps”. Sauf que parfois la réalité nous rattrape plus vite que prévu et des questions importantes autour du décès apparaissent, des questions auxquelles les proches n’ont pas de réponses. Parmi elles, se retrouve fréquemment le don d’organes.
Une fois mort, nos organes ne nous sont plus d’aucune utilité mais ils peuvent sauver des vies. Une campagne de sensibilisation a été récemment réalisée auprès d’élèves d’une école de commerce (à la Belle Etoile) pour leur faire prendre conscience que le don d’organes est important : “en deux jours, nous avons distribué 450 passeports de vie aux jeunes et aux clients” explique Fernand Kneip, membre de protransplant.lu qui réalise fréquemment ce genre de campagne. Le but étant de faire comprendre à chacun l’importance du geste et qu’il faut dès à présent se munir de ces passeports de vie ou cartes qui indiquent que le porteur autorise le prélèvement de ses organes.
Mais il est difficile de savoir combien de personnes sont favorables au don d’organes et combien sont donneurs. Protransplant estime que la création d’un registre national des donneurs d’organes au Luxembourg permettrait non seulement de les recenser et ainsi augmenter les campagnes de sensibilisation au besoin, mais aussi et surtout d’obtenir rapidement cette information concernant le statut de la personne (donneur ou non) en cas de décès. Il n’est pas garanti en effet que la personne ait sa carte sur lui ou que ses proches soient au courant de son choix. Ce genre de détails est typiquement ce qui empêche le prélèvement d’organes, lequel doit se faire rapidement après le décès.
En attendant, l’association poursuit ses campagnes de sensibilisation notamment dans les écoles parce que selon eux «les jeunes sont très sensibles à ces sujets et prennent volontiers leur passeport de vie. Les personnes plus âgées ont plus d’hésitations». Pour les jeunes générations la mort parait lointaine, tandis que pour les personnes âgées, l’ultimatum est un tant soit peu plus proche. Il est également question pour les générations plus anciennes que ce genre de pratique n’est pas courant et naturellement ce qui est inconnu fait peur. L’association se base sur des arguments simples et clairs pour convaincre et rassurer petits et grands: «aujourd’hui, tout le monde peut avoir besoin d’un organe en raison d’une maladie ou d’un accident, à tout âge».
Et le message est bien passé: il ne tient qu’à vous de faire le pas. Vous pouvez contribuer à sauver des vies.
Caroline Pelletier.