Dans une étude publiée dans la revue scientifique Demography, des chercheurs du Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER) et de la London School of Economics (LES) ont observé que l’indice de masse corporelle (IMC) des enfants de parents séparés tend à augmenter après la rupture.
L’évolution de leur IMC après la séparation est en effet plus marquée que celle d’enfants du même âge vivant avec leurs deux parents. L’effet est plus particulièrement fort lorsque le divorce survient avant que les enfants atteignent l’âge de 6 ans.
L’étude exploite les données de la Millennium Cohort Study qui suit la vie d’environ 7500 enfants nés au Royaume-Uni entre 2000 et 2002. Cette étude a d’abord recueilli des données sur le nourrisson à l’âge de 9 mois, puis en a fait un suivi aux âges de 3, 5, 7 et 11 ans. Dans cet échantillon, environ 1500 enfants (soit 20 %) ont vécu la séparation de leurs parents. En comparant l’évolution de l’IMC de ces enfants avec celle d’enfants vivant avec leurs deux parents tout au long de leur enfance, on constate une augmentation de la masse corporelle (et du risque de surpoids) plus marquée après un divorce, et un écart qui devient significatif environ 24 mois après la séparation. L’étude prend en compte d’autres facteurs pouvant être associés à la fois à la séparation des parents et à la prise de poids, comme le contexte socio- économique, ainsi que l’évolution biologique naturelle de l’IMC en fonction de l’âge et du sexe des enfants.
Ces résultats corroborent de nombreuses études ayant examiné les effets préjudiciables que la séparation des parents peut avoir sur différentes dimensions du développement des enfants, des aptitudes cognitives au bien-être émotionnel et psychologique, en passant par les résultats scolaires. Les auteurs concluent que, comme la probabilité que les enfants prennent du poids augmente avec le temps après la séparation, « les efforts pour empêcher les enfants à risque de prendre du poids devraient commencer tôt et peu après la séparation. Une intervention précoce pourrait aider à prévenir – ou au moins à atténuer – le processus qui conduit certains enfants à développer une prise de poids pouvant mener à l’obésité. »
Communiqué de presse du LISER