Le cerf-volant est le troisième roman de Laetitia Colombani paru chez Grasset en 2021. L’auteure a également écrit La tresse qui est son premier roman et qui a remporté un grand nombre de prix littéraires comme le globe de cristal en 2018 pour le meilleur roman. Ce nouveau roman nous amène en Inde.
Par Marie Santer
Une femme perdue, qui semble avoir perdu son pilier, ressent le besoin de partir. Partir loin. Son choix se porte sur l’Inde malgré les contre-indications de ses proches qui semblent sceptiques sur le choix de destination.
« Son combat, malheureusement toujours d’actualité »
L’Inde est un pays victime d’extrême pauvreté avec des soucis d’hygiène et de malnutrition qui en découlent. Découvrir l’Inde, sa pauvreté mais aussi toute sa richesse semble être le défi de cette femme. Suite à une noyade, sauvée par une petite fille, Lena retrouve son envie de vivre, retrouve un sens à sa vie. Elle veut aider ces jeunes filles qui ne savent ni lire, ni écrire. Dans sa renaissance, Lena pousse un cri de liberté, la liberté des femmes.
« Maintenir les filles dans l’ignorance est le plus sûr moyen des les assujettir »
À travers le roman, l’auteure affirme son féminisme. En effet, le centre de cette histoire est la Femme, dans toute sa splendeur et sa fragilité. Elle dénonce la condition de la femme dans cette société indienne régie par le patriarcat.
En Inde, les mœurs sont bien différentes des mœurs occidentales. Des mœurs qui peuvent, nous lecteurs, nous sembler d’un autre temps. Pourtant ces traitements de la femme qui font d’elle une femme-objet sont encore d’actualité dans de nombreux pays.
Les petites filles, femmes en devenir, sont vendues à de riches hommes afin de faire d’elles leurs femmes. Encore aujourd’hui, des enfants sont vendus pour combler la misère des parents, qui n’ont pas d’autre choix.
L’auteure met également en avant cette absence de droit des femmes. Ces droits qui nous semblent acquis ne le sont pas, et inexistants dans certains pays comme l’Inde. Les filles n’ont pas le droit à l’éducation, être éduquée ne leur servirait à rien dans la société.
C’est à travers ce personnage puissant que l’auteur remet en avant la nécessité de chaque enfant d’avoir accès à l’éducation, car c’est cette génération qui souffle un vent nouveau sur les mœurs indiennes qui ne demandent qu’a être modernisées.
Laetitia Colombani, avec ce roman puissant et juste, nous plonge dans une Inde en quête de renouveau.