Thérapie de relaxation par excellence, de plus en plus sollicitée, l’hypnose est utilisée pour soigner bien des maux qu’ils soient physiques ou psychiques. Son but est de parvenir à un état naturel de rêverie pour donner plus de place à l’inconscient et accéder à de nouvelles ressources. Grâce à elle, certaines personnes se délaissent de leur anxiété, retrouvent la ligne ou arrêtent de fumer.
Oubliez les séances d’hypnose vues à la télévision lors desquelles un spectateur se prend tout à coup pour Céline Dion le temps d’une chanson, l’hypnose thérapeutique n’est en rien de la magie ou un phénomène de foire. Cette médecine douce explore les processus inconscients et permet à des tas de gens de se sentir mieux, en très peu de temps. Au cours d’une séance, la voix du thérapeute accompagne la personne afin qu’elle puisse atteindre un état de transe hypnotique aussi appelée état de conscience modifiée. Ce n’est ni un état de sommeil, ni un état de veille, mais un état de conscience particulier. En somme, l’hypnose thérapeutique accompagne des patients dans la réussite d’un objectif. « L’hypnose est de la thérapie brève donc notre but, en tant que thérapeute, n’est pas de fouiller dans le passé. Après une discussion, nous tentons de dépasser les obstacles pour permettre à la personne de trouver elle-même les ressources qui vont lui assurer la réussite d’un objectif défini », explique Johanna Grosjean, praticienne en hypnose thérapeutique. « Concrètement, nous mettons la personne dans un état modifié de conscience, qui s’apparente à un état de rêverie. La personne est alors plus ouverte aux suggestions et ses forces sont décuplées. Le patient est en état d’hyper vigilance, un état naturel dans lequel nous rentrons tous plusieurs fois par jour lorsque l’on fait deux choses à la fois, comme conduire et rêvasser en ayant le contrôle de notre véhicule ». Nous expérimentons cet état naturel aussi lorsque nous regardons un film ou lorsque nous lisons un livre qui nous transporte, à tel point que le monde autour de nous n’existe presque plus.
Voyage vers l’inconscient
Une fois l’état de conscience modifiée atteint par le patient, après avoir focalisé son attention sur un élément, un lieu ou un objet, le thérapeute entame une discussion et donne des suggestions à l’inconscient de la personne présente en face de lui. Le thérapeute s’appuie en réalité sur des éléments confiés par le patient, au début de la séance, afin de la mettre la plus à l’aise possible. Il utilise de nombreuses métaphores, des inductions directes (techniques utilisées par le thérapeute dans le but d’aider le patient à atteindre cet état de transe hypnotique). « C’est un peu comme raconté une histoire à un enfant », souffle Johanna Grosjean. Ce dialogue permet à l’individu de dépasser certaines mauvaises habitudes. Cela le pousse également à trouver des ressources internes peu exploitées et à activer ses pouvoirs d’autoguérison, c’est-à-dire des capacités diverses comme une confiance qui aurait pu se perdre avec les années. Lors d’une séance, le thérapeute crée des scénarios pour permettre à ses patients de se projeter. « Lorsque la personne atteint cet état de conscience modifié, nous travaillons avec son imagination. Le patient écoute l’histoire et s’imagine des choses mais pour l’inconscient c’est réel. Par exemple, pour un sportif qui souhaite préparer une course, je demande au patient de s’imaginer faire le parcours. Je le mets en condition et tout se passe à merveille. Le jour j, l’inconscient l’aura déjà fait donc ce sera plus facile », détaille la thérapeute. La durée de la séance d’hypnose peut aller de quelques minutes à près d’une heure, en fonction des techniques utilisées et des besoins de la personne.
Favoriser le lâcher-prise
L’hypnose est utilisée pour soigner bien des maux, qu’ils soient physiques ou psychiques. Elle est également utilisée à l’hôpital. Cette dernière peut être efficace pour soigner certaines addictions et phobies, mais aussi pour remplacer l’anesthésie générale lors d’interventions chirurgicales identifiées. Dans une quête de bien-être, la médecine douce permet aussi un lâcher-prise et une certaine déconnexion. Elle offre une libération émotionnelle. L’hypnose peut également vous aider à mieux comprendre la source de vos angoisses, de manière naturelle. Car notre inconscient est en quelque sorte notre disque dur, il a emmagasiné tout un tas d’émotions depuis notre naissance et même avant. « À un certain moment, il est bon de vider son sac pour pouvoir repartir et retrouver une bonne énergie », explique la thérapeute. Lors d’une séance, le cerveau est en état (très agréable qui plus est) de relaxation profonde. En ce sens, l’hypnose s’apparente beaucoup à une méditation guidée. « J’accueille de nombreuses personnes en surmenage qui n’arrivent plus à avancer car ils sont paralysés par le stress. Lors de la première séance, je discute avec eux pour comprendre la source de ce mal-être », poursuit Johanna Grosjean. Grâce à des techniques de relaxation, l’hypnose aide de nombreux patients à reprendre le contrôle de leurs angoisses.
Pour tous les profils
Nous sommes en réalité tous plus ou moins sensibles à l’hypnose. En d’autres termes, nous sommes tous hypnotisables étant donné que l’état de conscience modifiée est un état tout à fait naturel. « Il y a un côté un peu magique dans l’hypnose. La médecine douce mérite d’être davantage intégrée dans le milieu médical et de façon plus général dans la société », poursuit Johanna Grosjean. Il y a toute fois des personnes plus ou moins sensibles à cette médecine douce. « Certains patients vont rentrer en transe hypnotique très rapidement et très facilement. Alors que d’autres vont être davantage dans l’analyse et auront plus de mal à lâcher prise », analyse Johanna Grosjean. C’est là que le thérapeute entre en scène. Après avoir analysé le comportement de son patient, il va choisir parmi l’éventail d’inductions (souvent très longues) pour ne sélectionner que celle qui correspond le mieux au profil de l’individu en face de lui. La séance se construit autour de la relation de confiance entre le praticien et le patient. Car notre conscient nous protège et laisse notre inconscient lui voler la vedette, seulement s’il se sent assez à l’aise. Il faut donc avoir pleinement confiance dans le thérapeute pour se laisser aller. Ainsi, plus les séances passent, plus le voyage vers notre inconscient sera profond. « Cela ne m’est jamais arrivé de rater une séance. Il faut dire que les personnes, qui poussent la porte de mon cabinet, ont envie de se laisser aller. La moitié du travail est déjà fait », constate la praticienne en hypnose thérapeutique.