Même s’il ne date pas d’aujourd’hui, il reste l’un des modes d’alimentation les plus en vogue du moment. Comme son nom l’indique, le jeûne intermittent consiste à alterner des périodes de prise alimentaire et de jeûne, réparties sur des tranches horaires précises de la journée. Très prisée par les personnes qui souhaitent perdre du poids, cette méthode peut toutefois produire l’effet inverse si elle est mal appliquée, prévient le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste.
Ne rien manger pendant 16h d’affilée, de préférence le soir ou le matin, puis s’accorder des prises alimentaires (repas, encas) dans les 8h qui suivent. Voici l’une des méthodes qui caractérise le jeûne intermittent, mode alimentaire qui peut apporter de nombreux bienfaits à l’organisme : renforcement du système immunitaire, amélioration du métabolisme…
Une tendance alimentaire que de plus en plus de personnes adoptent dans l’espoir de perdre du poids, notamment car elle permet de réguler la sensation de satiété. Attention toutefois à bien l’appliquer, souligne le médecin nutritionniste Arnaud Cocaul, qui résume les bonnes pratiques à suivre et les écueils à éviter.
Le jeûne intermittent est-il adapté à “tout le monde” ?
Dr Arnaud Cocaul : Justement, non. Certains vont réussir sans problème à ne pas manger pendant 16h, tandis que d’autres vont rapidement au contraire ressentir des fringales, voir des sensations de vertige ou de nausées. Dans le deuxième cas, il est important d’écouter son corps et de ne pas forcer, ou alors de pratiquer sur une courte durée.
Attention aussi aux personnes qui présentent un poids dit “normal”, car le fait de jeûner peut être la porte ouverte à des troubles du comportement alimentaire. À la place, on peut commencer par essayer de modifier d’autres habitudes alimentaires : manger moins vite par exemple.
D’autant que des kilos en moins sur la balance ne correspondent pas systématiquement à une perte de graisses…
Dr Cocaul : En effet. Il ne faut pas confondre perte graisseuse et perte musculaire. Si l’organisme supporte mal la privation de nourriture, il va le percevoir comme une agression et s’attaquer en premier lieu à la réserve de muscles, qui est extrêmement faible comparé à la masse graisseuse.
La perte de poids va donc se faire au détriment de la perte musculaire. Une fois qu’on a pioché dans la réserve de graisse, la masse musculaire est endommagée et nécessite d’être ravitaillée, ce qui peut dans certains cas déclencher des pulsions alimentaires et donc favoriser la prise de poids.
Y a-t-il d’autres risques à se lancer dans le jeûne intermittent ?
Dr Cocaul : Il n’y a pas vraiment de “risques” à proprement parler, puisque manger sur une durée limitée n’est pas un problème en soi, mais à condition de ne pas se mettre en restriction alimentaire. D’où l’importance de bénéficier d’un suivi médical ou au moins de se faire accompagner par une personne qui maîtrise bien cette méthode. En résumé, ne pas se lancer seul dans l’expérience, sans connaissances solides sur le sujet.