On n’imaginait pas la combinaison ayant un tel pouvoir de motivation. Et pourtant, c’était sans compter sur celles imaginées par Jessica Troisfontaine, à l’œuvre derrière Septem. Une même base et mille possibilités qui procurent à ce vêtement tout ce qu’il faut pour nous sentir « Powerful ». De la robe d’avocate à la combi, il n’y a qu’un pas, qu’elle a bien eu raison de franchir. Rencontre avec celle qui prouve que la combi est bien plus qu’un vêtement, mais un véritable outil d’empowerment. 

Racontez-nous l’histoire derrière Septem ?

J’ai fait des études de droit et j’ai exercé pendant deux ans en qualité d’avocate. J’étais spécialisée en droit des affaires et j’avais été embauchée à Paris dans un cabinet américain très réputé. C’est ce dont j’avais toujours rêvé et pourtant je ne m’épanouissais absolument pas dans mon quotidien. J’ai pris la décision de démissionner. Pour la première fois de ma vie, j’ai alors pris le temps de réfléchir à ce que j’aimais vraiment, à ce qui me passionnait quand j’étais enfant, à ce, dans quoi j’étais bonne, ce dans quoi je pourrais être bonne, à l’environnement de travail dont j’avais besoin pour m’épanouir… Cette démission a été un peu ma « prise de pouvoir ». J’ai eu envie d’aider les femmes à prendre le pouvoir à leur tour.

Pourquoi avoir opté pour ce nom ?

Septem signifie « 7 » en latin. J’ai choisi ce mot en référence à deux éléments. D’abord car Le 7 septembre 2017 a été mon dernier jour en qualité d’avocate. Puis, car les collections étaient initialement pensées comme des semainiers (les modèles s’appelaient « Lundi », « Mardi », « Mercredi »…) avec l’idée d’habiller les femmes dans tous les instants de leur quotidien.

Quel est votre jour préféré ? 

J’en ai deux. Le lundi, pour toute la motivation et les possibilités apportées par ce nouveau départ et le dimanche pour le temps long, hors cadence, et l’amour.

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Avant de vous lancer, vous étiez juriste. Comment avez-vous réussi à vous faire une place dans le secteur de la mode ? 

En bonne élève, j’ai commencé par commander toute une série de livres pour me former dans tous les domaines : l’histoire de la mode, la stylisme, le maketing… Il y a eu toute une phase de « centralisation de l’information » qui était importante pour me créer une légitimité – d’abord vis-à-vis de moi-même – comme je n’avais pas fait d’études dans le domaine. 

J’ai aussi rencontré le plus de monde possible pour poser des questions, demander conseil.

Je ne sais pas si on peut dire que je me sois déjà « fait une place dans la mode ». La marque est encore très jeune : elle n’a même pas deux ans ! Si notre communauté grandit vite, c’est sans doute parce que le message sincère d’empowerment que nous portons raisonne beaucoup auprès des femmes… Et que nos combinaisons leur plaisent !

Percevez-vous des similitudes entre ces deux secteurs ?

Ils sont très différents. D’un point de vue personnel, le fait d’avoir fait du droit m’a permis de créer ma société toute seule, de rédiger mes statuts. Mais aussi et surtout – et ça peut paraître très cliché – le droit, et plus particulièrement le quotidien en cabinet d’avocats, m’ont donné une rigueur et une capacité de travail qui font que je gère l’entreprise de manière totalement différente de ce que j’aurais fait si je n’avais pas eu cette expérience. On nous apprend à chercher en profondeur, à être précis, ponctuels.

Pourquoi avoir fait de la combinaison votre pièce emblématique ? 

La combinaison est le vêtement mi-cocon mi-armure par excellence. Parce qu’il est à la fois enveloppant, doux, rassurant, et parce qu’on ressent une force protectrice en l’enfilant et la sensation de pouvoir remporter toutes les victoires.

A partir du moment où il s’agissait de proposer des vêtements dans lesquelles les femmes se sentent si bien et si confiantes qu’elles auraient envie de « prendre le pouvoir » sur leur vie, la combinaison m’a paru être une évidence. C’est une pièce extrêmement forte, qui se suffit à elle-même. Je ne vois pas meilleur symbole d’empowerment.

Comment un vêtement peut-il aider à « reprendre le pouvoir » sur sa vie ? 

La manière dont on se sent dans les vêtements qu’on enfile le matin influence énormément notre manière d’agir, de penser, de nous exprimer pendant la journée. Je me rappelle que lorsque j’étais avocate, le jour où j’avais une réunion particulièrement stressante, j’enfilais une combinaison dans laquelle je me sentais hyper bien et des escarpins très hauts. Ça me donnait instantanément du courage. C’est cette sensation que j’essaie de répliquer avec les collections de Septem.

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La robe d’avocat, la combinaison… Quel rapport entretenez-vous à l’uniforme ? 

Comme j’exerçais en droit des affaires, je n’ai finalement jamais porté la robe d’avocat, sauf le jour de ma prestation de serment (sourire). Mais la similitude qu’il existe entre nos combinaisons et un uniforme, c’est l’aspect finalement pratique : il s’agit d’une tenue « clé en main » que l’on enfile le matin, on ne doit pas réfléchir à comment l’assortir et on sait qu’on se sentira bien dedans.

En termes de production, comment les concevez-vous ? Quel est votre processus créatif ? 

Au départ de toute collection, j’effectue un travail de collecte d’inspirations que nous rassemblons sur un moodboard. Il peut y avoir des photos d’art, des photos de filles des années 60, 70 ou 80, des paysages, des échantillons de tissus… Je dessine ensuite des croquis des vêtements qui nous inspirent et que l’on a envie de porter. Je travaille avec un modéliste qui donne vie à ces croquis en réalisant les prototypes. La production est quant à elle faite au Portugal, à Porto, dans un atelier familial. 

Au quotidien, qu’est-ce qui vous inspire ? 

J’essaie de garder les yeux grands ouverts au quotidien. J’observe beaucoup les femmes, je retiens des détails, des attitudes. J’ai la chance d’en rencontrer beaucoup avec Septem grâce aux interviews que l’on partage.

Vous avez également décliné une ligne mariage. Pourquoi ce choix particulier ? 

Depuis la première et dans chaque collection, j’ai toujours proposé des combinaisons blanches simplement parce que j’adore ça, je trouve ça très lumineux. Je n’avais pas forcément en tête d’habiller les femmes pour leur mariage. Ce sont elles qui m’ont glissé l’idée en venant saison après saison acheter une de ces combinaisons pour leur mariage. Cela m’a donné envie de créer une collection complète dédiée à ce grand jour.

Qui est la Septem Girl ? 

La Septem Girl a mille visages et une qualité commune : la détermination. Les Septem Girls, ce sont des filles de tous horizons qui partagent le fait d’avoir « pris le pouvoir », d’une manière ou d’une autre. Ce sont les filles dont on présente le portrait à travers des interviews mais ce sont aussi toutes nos clientes qui prennent le temps de nous envoyer toutes les choses qu’elles réalisent lorsqu’elles sont en Septem. Quand on reçoit des mails du type « j’ai été à mon entretien d’embauche en Septem et j’ai eu le job. C’est grâce à vous ! », c’est la plus belle récompense de notre travail.

Vous avez également lancé votre podcast, pourquoi ce médium particulièrement ? 

J’ai toujours écouté beaucoup de podcasts pour m’inspirer et me nourrir. Lancer le podcast Septem Club s’inscrit finalement dans la droite lignée de ce que l’on a fait depuis le début, en considérant Septem comme un média, et non simplement comme un marque.

Dès les premiers mois, en parallèle du lancement des collections, j’ai publié à titre d’inspiration des interviews de filles qui ont pris le pouvoir, à un moment de leur vie, d’une façon ou d’une autre. L’idée était qu’en lisant ces histoires, les femmes se disent : « si elle l’a fait, je peux le faire aussi ». 

En plus des interviews écrites, nous avons commencé à organiser des talks suivis de cocktails pour que les filles puissent se rencontrer, partager leur expérience… Le podcast nous permet d’aller encore plus loin dans le partage de parcours parce que les invitées se livrent sans fards, en profondeur. Le format est par ailleurs génial : on peut écouter ces entretiens où l’on veut et quand on veut.

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Votre compte Instagram compte 15 000 abonné.es, quel regard posez-vous sur la relation entre mode et réseaux sociaux ? 

Un regard extrêmement reconnaissant ! Ce sont les réseaux sociaux qui ont permis à Septem de naître et qui nous permettent de nous développer aujourd’hui. Instagram offre des possibilités fantastiques pour les marques : il est aujourd’hui possible de se faire connaître et d’émerger sans aucun budget marketing ! Cela offre par ailleurs un lien direct extrêmement précieux avec les clients actuels et potentiels. A coup de likes et de commentaires, on voit directement ce qui plait ou non, on reçoit des feedbacks sur les modèles, on nous communique des envies… Environ 90% de nos clientes nous ont connu via Instagram !  

Des projets pour la suite ? 

J’ai la chance de ne plus être seule pour faire grandir Septem. Une fille géniale – Pauline de Rouvray – m’a rejointe il y a bientôt un an et le fait d’être ensemble va nous permettre de porter de plus en plus de grands projets. Il y a les collections bien sûr, que l’on veut de plus en plus belles et complètes, mais il y a aussi tous les leviers d’empowerment que l’on veut continuer d’activer : les talks, le podcast, les vidéos… Et d’autres surprises que je garde encore secrètes (sourire) ! 

Une punchline inspirante pour finir ? 

« Power is not given to you. You have to take it. » C’est Beyoncé qui le dit !

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