Le pays du Soleil-Levant… Un nom qui fait rêver, n’est-ce pas ?
Un lieu où tradition et modernité s’entrelacent, où mystère et effervescence cohabitent. Avant d’y poser les pieds, je n’avais aucune idée précise de ce qui m’attendait. C’est en sac à dos, animé par une curiosité insatiable, que je me suis laissé guider par mes envies et mes rencontres, découvrant au fil des jours un Japon bien plus vaste et fascinant que je ne l’avais imaginé. Laissez-moi vous emmener à la découverte de cet archipel contrasté, celui que j’ai appris à aimer, un voyage après l’autre.

Rédaction : Kevin Martin

Tokyo : là où tout commence

C’est à Tokyo que l’aventure débute. Atterrir dans cette mégalopole, c’est comme sauter dans un monde parallèle : une ville immense, tentaculaire, dense, mais étonnamment calme. Ici, malgré les foules, rien ne déborde, tout est fluide, presque chorégraphié. Dès les premiers pas dans les rues, j’ai été frappé par ce contraste : le vacarme des enseignes lumineuses, la foule pressée de Shibuya et pourtant une sorte de sérénité ambiante.

Le quartier d’Akasaka, légèrement en retrait des grands axes touristiques mais idéalement situé, devient mon point d’ancrage. C’est ici qu’une expérience s’impose presque d’elle- même : passer une nuit dans un hôtel capsule. Impossible de résister à cette curiosité typiquement japonaise, surtout lorsqu’elle s’incarne dans le Nine Hours, un établissement au design épuré presque clinique. Une fois glissé dans ma capsule futuriste, tout devient silence et simplicité, comme si l’on flottait dans un cocon minimaliste.

Un contraste saisissant avec l’agitation que je m’apprête à retrouver, à seulement quelques stations de métro de là : Shibuya. Le célèbre carrefour, que tout le monde traverse en même temps, dans une chorégraphie parfaitement désordonnée. La première fois, on reste immobile. On regarde. Puis on se jette à son tour dans la vague humaine.

Dans un tout autre registre, Akihabara dévoile une facette complètement décalée de la capitale. Quartier aux mille néons, royaume des passionnés de mangas, de figurines et de jeux d’arcade. Même sans être un mordu de culture pop japonaise, on se laisse embarquer par l’énergie électrique du lieu. Un joyeux chaos où la frontière entre le réel et l’imaginaire semble floue.

Kyoto : l’âme du Japon

Quitter Tokyo, c’est changer de rythme. Le Shinkansen, ce train futuriste à la ponctualité chirurgicale, avale les kilomètres entre les deux villes à une allure folle. Grâce au JR Pass – que l’on peut se procurer facilement en ligne – les trajets deviennent aussi simples que confortables. À peine le temps d’admirer le Mont Fuji par la fenêtre et déjà Kyoto s’annonce.

Ancienne capitale impériale, Kyoto est tout ce que Tokyo n’est pas : posée, contemplative, empreinte d’une élégance silencieuse.

Ancienne capitale impériale, elle est tout ce que Tokyo n’est pas : posée, contemplative, empreinte d’une élégance silencieuse. Ici, chaque pierre semble chargée d’histoire. On déambule entre temples bouddhistes, sanctuaires shintoïstes et jardins millimétrés où le temps ralentit. Les quartiers traditionnels comme Gion laissent entrevoir, au détour d’une ruelle pavée, l’ombre discrète d’une geisha pressée.

Tout invite à la sérénité : les portes coulissantes, les tatamis, l’encens qui s’échappe doucement d’un temple encore endormi. S’asseoir dans un salon de thé traditionnel, savourer un matcha dans un bol en céramique, observer le geste lent et précis de la serveuse… C’est aussi ça, Kyoto : l’art de vivre à la japonaise, dans ce qu’il a de plus simple et raffiné.

Osaka : la rebelle généreuse

Depuis la sérénité de Kyoto, rejoindre Osaka ne prend qu’une poignée de minutes en train. Mais le contraste est saisissant. Ici, tout est plus brut, plus direct, plus vibrant. On entend souvent parler d’Osaka pour l’Exposition universelle de 2025, mais la ville a bien plus à offrir que ses projets futuristes.

Osaka, c’est une énergie brute qui déborde. Une voisine rebelle de Tokyo, moins polie, mais diablement attachante. Ici, la vie nocturne règne en maître. Autour de Dotonbori, artère lumineuse qui s’enflamme dès la nuit tombée, tout devient plus intense. Le canal, le pont, les enseignes qui clignotent, le célèbre « Running Man » de Glico… C’est un tourbillon de néons et de vie.

La street food est reine, avec des stands de takoyaki partout.

Ces boulettes de pâte, garnies de poulpe, se dégustent brûlantes, debout, dans une ambiance chaleureuse, animée par le va-et-vient des passants. Mais Osaka, c’est aussi la ville de la fête. Après un bon repas, rien de mieux que de se retrouver dans une salle de karaoké privée, une expérience typiquement japonaise où l’on chante sans retenue, entouré de ses amis ou même d’inconnus. Impossible de passer à côté de cet aspect festif et débridé de la ville.

Et bien sûr, il y a le château d’Osaka, imposant et majestueux, qui veille silencieusement sur la cité. Un témoignage du passé féodal de la région, dans une ville qui ne cesse de vibrer entre tradition et modernité.

Kinosaki : le secret des sept onsen

S’éloigner des itinéraires touristiques classiques, quitter un temps le tumulte des grandes agglomérations et se laisser porter vers une autre facette du Japon…

Me voilà à Kinosaki pour une parenthèse aussi rare que précieuse. Nichée entre mer et montagne,  cette ville thermale vieille de plus de 1 300 ans séduit par son atmosphère intemporelle.

Ici, on flâne en yukata dans les ruelles paisibles, passant d’un onsen à l’autre, dans une sorte de procession silencieuse partagée par tous. Les sept bains publics, chacun avec son charme unique, rythment la vie locale comme un rituel apaisant. L’eau chaude, les vapeurs légères, les lanternes qui s’allument à la tombée du jour : tout invite à ralentir, à savourer.

Pour vivre pleinement cette immersion, je vous recommande vivement de séjourner dans un ryokan, comme le Kinosaki Onsen Ryokan Tsubakino, où l’art de l’accueil, les tatamis, la cuisine traditionnelle et l’accès direct aux bains prolongent l’expérience jusque dans l’intimité de la nuit.

Le Japon est un pays de contrastes. Un équilibre délicat entre le tumulte et la sérénité, entre l’ancien et le futur. Mais vous vous en doutez, impossible d’en partager toute la richesse en quelques pages. Rassurez-vous, la suite de l’aventure ne saurait tarder.

Article initialement publié dans le Femmes Magazine numéro 267 de juin 2025.