Le Planning Familial a réagi ce lundi 13 octobre à une tribune de Gérard Schockmel publiée dans le Luxemburger Wort, dans laquelle l’auteur accuse le féminisme d’avoir « confisqué le débat sur l’avortement ». Une affirmation que l’association réfute vigoureusement, dénonçant un discours « antiféministe » et une instrumentalisation de la figure de Simone Veil.
« Si le débat sur l’avortement est aujourd’hui porté par les féministes, c’est tant mieux », rappelle le Planning Familial, soulignant que sans les militantes, ce droit n’existerait peut-être pas. Depuis un demi-siècle, les féministes se battent pour que la liberté de choisir reste une réalité concrète pour toutes les femmes.
L’organisation estime qu’invoquer Simone Veil pour fragiliser le droit à l’IVG relève d’une « manipulation historique ». « Simone Veil n’a jamais cherché à restreindre un droit : elle a défendu la liberté, la dignité et la santé des femmes, face à un Parlement quasi exclusivement masculin et largement hostile », souligne encore le communiqué.
Le Planning Familial rappelle également le sens véritable des mots de Simone Veil lorsqu’elle affirmait qu’« aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement ». Une phrase souvent sortie de son contexte, qui visait à souligner la gravité d’un choix — et non à en limiter l’accès. « Sa loi n’a pas autorisé l’avortement : elle a mis fin à l’hypocrisie et à la souffrance », insiste le texte.
Enfin, l’association réaffirme sa volonté de défendre « les droits existants : ceux des femmes réelles et vivantes, avant ceux qui n’existent pas encore », en réponse aux arguments évoquant les “droits de l’enfant à naître”. Pour le Planning Familial, le droit à l’avortement n’est pas une opinion ni une idéologie, mais un droit fondamental conquis par la lutte démocratique.
L’organisation se dit « plus que déterminée » à inscrire ce droit dans la Constitution luxembourgeoise afin de le protéger durablement face à « ceux qui cherchent à le remettre en cause ».
