Alors que l’administration Trump annonçait vendredi dernier la reprise de la production, l’utilisation et le stockage des mines antipersonnel, Martin Lagneau, directeur de Handicap International Luxembourg dénonce « une condamnation à mort pour les civils ».
Handicap International rappelle dans un communiqué publié lundi que « les États, même les superpuissances, ne doivent jamais utiliser ces armes en raison des blessures et des souffrances inutiles qu’elles causent ». Si les États-Unis sont ainsi l’un des seuls pays à ne pas avoir adhéré au Traité d’interdiction des mines antipersonnel de 1997, ils se sont pourtant abstenus pendant près de 30 ans, de les utiliser ou de les commercialiser.
De fait, cette annonce apparaît comme un « recule » pour l’association, qui note : « ce changement de politique envoie un signal très négatif, en donnant essentiellement un chèque en blanc aux États ou aux groupes désireux de poursuivre ou d’étendre l’utilisation des mines », qui avait considérablement diminué après l’entrée en vigueur du traité de 1997, devenu une norme universelle du Droit humanitaire international.
L’administration Trump a annoncé qu’une nouvelle mine dite « intelligente », capable de se désactiver au bout de 30 jours de façon à la rendre plus sûre, serait en cours de développement. Une idée que Martin Lagneau juge « absurde » : « Qui expliquera à la mère d’une fille victime que 20 jours n’étaient pas suffisants avant de jouer au football dans une ferme vide ? Qui expliquera le ‘taux d’échec acceptable’ des mines intelligentes au père d’un jeune garçon mutilé alors qu’il traversait une forêt pour aller à l’école ? », et d’ajouter : « La mine la plus sûre est celle qui n’est jamais produite ».