Passionnée de fiscalité, Gaëtane Meilleur a très vite su qu’elle en ferait son métier. Son esprit d’indépendance lui a permis d’en faire sa vie, lorsqu’elle a décidé de fonder son propre cabinet d’expertise-comptable, AIBM. Depuis elle n’a eu de cesse d’apprendre, de transmettre et se dévouer pour sa profession.
Elle s’est confiée sur son parcours.
S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…
La somme de mes expériences, de mes apprentissages et des belles rencontres que j’ai pu faire.
Avez-vous des regrets ?
Aucun !
Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir cheffe d’entreprise ?
Je pense que c’est inné. C’est fortement lié à ma personnalité. Je suis très indépendante et j’ai toujours occupé des fonctions qui répondaient à ce critère, même lorsque j’étais salariée.
Est-on vraiment plus libre lorsqu’on l’est son propre patron ?
On n’est jamais 100% libre. Que l’on soit employé ou patron. Dans ce cas, on se doit d’assumer des responsabilités, de se plier à certaines contraintes. Et on ne peut s’en prendre qu’à soi même lorsque l’on prend certaines décisions.
Vous êtes à la tête d’un cabinet d’expertise comptable. Être une femme dans cet univers, que l’on imagine plus masculin, n’a pas été un frein ?
J’ai en effet plus souvent eu affaire à des hommes et cela a été parfois compliqué de faire ma place. Malgré tout, j’y suis parvenue, c’est donc que cela est possible.
Tout le monde est-il capable de manager ?
Non, il faut avoir certaines qualités pour cela. Qui sont d’ailleurs différentes de celles du chef d’entreprise. Ce dernier se doit d’être ouvert d’esprit, persévérant, à l’écoute.
Et un bon manager ?
Il doit être capable de déterminer les points forts de chacun de ses collaborateurs pour ensuite les valoriser en sein de l’entreprise et les aider à les développer. Elles deviendront alors de nouveaux atouts. C’est win-win. Un bon manager est également celui qui respecte ses collaborateurs, qui sait écouter son équipe et prendre en considération ses remarques, ses envies. L’entreprise en 2019 est un projet collectif et non plus des personnes qui exécutent les ordres d’une hiérarchie. La flexibilité et l’ouverture d’esprit sont deux valeurs fondamentales.
Justement, pensez-vous que le télétravail soit une bonne chose pour les entreprises ?
Oui, j’y suis très attentive, car j’ai constaté que si l’on n’est pas flexible, les salariés ne restent pas. L’équilibre est primordial pour que les gens soient heureux. Et des employés heureux donnent toujours le meilleur d’eux-mêmes. Ce sont les bases d’une collaboration ‘win-win’, j’y crois fortement.
Est-il indispensable d’avoir recours à des réseaux professionnels pour booster sa carrière ?
Oui et cela est d’autant plus vrai dans mon secteur d’activité où tout repose sur la confiance et le bouche-à-oreille.
Avez-vous dû faire des sacrifices pour réussir ?
Avoir sa propre société demande beaucoup de temps et d’énergie, et cela, souvent au détriment de sa vie personnelle, c’est vrai. Mais je n’ai pas vécu cela comme un sacrifice, j’ai besoin de m’investir dans mon métier. Je veille à conserver de la place pour ma vie personnelle. Là encore, c’est une question d’équilibre.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat ?
Je les avertirais avant toutes choses que ce n’est pas facile et qu’il est impératif de bien se préparer et de bien s’entourer, aussi. Cela demande beaucoup de persévérance, d’abnégation, parfois. Il faut également savoir où l’on veut aller, bien mesurer les risques, se fixer des objectifs. Mais cela vaut le coup !