Elena Gromova incarne la détermination et la résilience. De son enfance créative en Lettonie à son ascension dans la mode à Londres, puis au Luxembourg, elle n’a cessé de repousser les limites. Entrepreneure inspirante, elle mêle passion et engagement, lançant des marques éthiques et détonantes. À travers NO.RAINER et son Fashion Business Lab, Elena prouve que chaque rêve peut devenir réalité. Rencontre avec une femme qui va toujours plus loin, et nous emmène avec elle.

Propos recueillis et traduits de l’anglais par Alina Golovkova / Photo : Snezana Moon

Quelle enfant étiez-vous ?

Je rêvais de devenir actrice ou créatrice de mode. Je me façonnais des tenues avec des vêtements de ma mère que j’endossais, prétendant chanter sur scène ! (rires).

Vous avez grandi à Riga, comment était-ce ?

Mes parents travaillaient, j’ai été élevée par ma grand-mère. Elle dirigeait la meilleure école de la ville – je me la remémore très stricte, mais bienveillante. Je pense que je lui dois certaines de mes qualités: le sens des responsabilités, l’ambition, le goût du challenge. Adolescente, j’étais une grande rêveuse et sans savoir pourquoi, j’étais persuadée que mes rêves se concrétiseraient un jour.

Vous avez quitté la Lettonie pour vous installer à Londres. Racontez-nous.

J’ai toujours voulu vivre dans une grande ville et Londres était mon rêve. Un chasseur de têtes m’a contactée et m’a offert un job, que j’ai bien sûr accepté.

Anecdote de l’histoire : le directeur financier de l’entreprise à l’origine de mon embauche est devenu, par la suite, mon mari et le père de mes deux enfants !

Vous avez créé votre première marque de vêtements peu après votre installation à Londres…

Quand j’ai eu 30 ans, j’ai su que je ne pouvais plus continuer à travailler dans la finance, car ce n’était pas ma passion. J’étais ouverte aux opportunités. J’ai toujours adoré faire du vélo et j’ai eu envie de participer à une étape du Tour de France réservée aux amateurs. Cela a été un challenge énorme, j’ai dû parcourir 160 km. À bout de forces, j’ai franchi la ligne d’arrivée ! J’ai compris alors cette vérité : nous sommes capables de bien plus que ce que nous pensons ! Et pas seulement dans le sport, suite à cela j’ai décidé de lancer ma ligne de vêtements pour femmes cyclistes.

Vous êtes arrivée au Luxembourg récemment, à quoi ressemble votre vie dans notre pays ?

J’ai l’impression que c’était hier, pourtant cela fait déjà deux ans et demi que je suis au Grand-Duché, et j’ai accompli beaucoup. Je me sens chez moi ici à présent grâce à la gentillesse des locaux et à l’accueil qui m’a été réservé. Je suis très reconnaissante envers mes amis également, l’amitié est si précieuse. Je me suis aussi adaptée à la météo ! (rires). J’ai lancé ma deuxième marque de vêtements : NO.RAINER – des imperméables colorés réalisés à partir de polyester recyclé, aux tons et motifs joyeux qui mettent de bonne humeur celles et ceux qui les endossent !

J’avais présenté NO.RAINER à la Fashion Week de Luxembourg il y a deux ans et la collection avait été formidablement accueillie.

Vous avez collaboré avec des artistes locaux, Sumo et Uno, pour votre dernière collection : comment cette idée est-elle née ?

“Pour moi, les vêtements sont bien plus que des morceaux de tissus – ce que nous portons a une symbolique bien plus profonde. Nos tenues nous permettent de nous exprimer et de décupler notre confiance en soi.

Elena Gromova – entrepreneure dans la mode et fondatrice de Fashion Business Lab

Aussi la mode et l’art sont perpétuellement entrelacés. J’aspire à rendre chaque collection spéciale, d’où cette union créative avec Sumo et Uno. J’ai aussi créé une collection particulière pour enfants en collaboration avec la Fondation Sarah Grond ; des dessins d’enfants ont été imprimés sur les imperméables et l’argent des ventes est destiné aux enfants orphelins soutenus par la Fondation.

Vous avez ouvert un pop-up store en ville fin janvier, racontez-nous.

Je suis très heureuse de pouvoir montrer les imperméables NO.RAINER dans le pop-up situé au 40, rue Philippe II, à Luxembourg-Ville. Je suis très reconnaissante à la Ville de Luxembourg pour son soutien envers les marques émergentes.

En plus d’être créatrice de mode, vous jonglez avec d’autres casquettes…

J’ai créé il y a cinq ans Fashion Business Lab – un programme de mentorship qui aide toute personne passionnée par la mode, à lancer avec succès sa propre collection, sans connaissance ou expérience préalable dans la mode ou la vente.

Je côtoyais des personnes qui voulaient lancer elles aussi leurs propres collections mais faisaient face à beaucoup d’obstacles notamment le refus d’usines de travailler sur des petites collections. J’ai compris que je pouvais apporter mon expérience et mon savoir. J’ai aussi commencé une formation pour devenir une coach certifiée. Je pense qu’être mentor et coach vont de pair – pour aider autrui à dépasser doutes et peurs et transformer les rêves en des business rentables.

Qui vous inspire ?

Mon idole est Richard Branson. Je pense qu’il est vraiment fou, c’est un fonceur que rien ne semble pouvoir arrêter.

Quel est votre motto dans la vie ?

Le plus grand échec est de ne pas saisir une opportunité.

Cette interview a été initialement publiée dans le Femmes Magazine numéro 264 de mars 2025.