Le Dr. Jean-Luc Haziza est médecin spécialiste installé depuis 26 ans. Diplômé de la Faculté des Sciences Paris Descartes pour les aspects biologiques et psychosociaux du stress, il a axé ses recherches sur la prévention des risques psychosociaux et sur la qualité de vie en entreprise, avec un concept totalement novateur, la Neuro-énergie®, qui unit à la fois sensibilité et expérience scientifique.

Régulièrement à Luxembourg pour différentes conférences, nous lui avons posé quelques questions.

Jean-Luc Haziza Le stress au travail est-il réellement le mal du siècle?

Oui. S’il n’est pas strictement « le mal du siècle », le stress au travail représente tout de même un mal évident de notre société et de notre génération, au point d’être devenu un véritable souci de santé. Le constat est édifiant: le stress est responsable de la moitié des arrêts de travail. Son coût en France est estimé à 3 milliards d’euros: en indemnités, en dépenses de santé, pensions, invalidités… Mais, au-delà du coût financier, qui est déjà vertigineux, le coût humain est tout aussi édifiant: tant de carrières gâchées, combien de dépressions, de burn-out, de problèmes de santé à cause du stress!

Ainsi, malgré les progrès apparents de notre société, nous assistons à une réelle dégradation de la qualité de la vie au travail. Les diverses statistiques décrivent un stress important chez 40% des salariés et 70% des cadres.

Le comble: au Japon, le terme karoshi désigne la mort brutale par surcharge de travail, par un accident cardiaque ou cérébral. Le Japon en déplore plusieurs centaines par an.

Quelles conséquences néfastes engendre-t-il?

La réaction de stress est au départ une réaction naturelle d’adaptation. Par exemple, l’étudiant qui étudie intensément avant ses examens, la tâche importante que l’on doit rendre à bonne date, courir pour attraper son bus… ne sont pas en cause. En revanche, un stress trop intense – ou devenu chronique – peut se muer en stress pathologique. L’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) définit la notion de stress lorsque la situation d’agression ou de menace dépasse les ressources de réaction du sujet.

Ce stress chronique engendre quant à lui des conséquences psychologiques graves comme les syndromes anxieux, des insomnies ou encore des dépressions. Il engendre notamment un épuisement général du sujet dont la forme extrême est le burn-out.

De plus, par les perturbations métaboliques et hormonales qu’il provoque, le stress a des conséquences possibles sur les différents organes. Enfin, la démonstration est faite aujourd’hui que le stress contribuer à diminuer les défenses immunitaires, favorisant ainsi les infections et les allergies, mais aussi la redoutable survenue de cancers.

Au stress de la vie personnelle s’ajoute le stress au travail. Comment faire la part des deux? Un responsable de ressources humaines m’a transmis cette bonne formule: « Le travail n’est pas responsable de tout le stress, mais la solution peut passer par le travail!

De quelle façon avez-vous développé votre thérapie?

J’exerce près de trente ans, d’abord en médecine générale puis spécialiste en dermatologie. Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas… En 2012, j’ai découvert une méthode manuelle de traitement du stress. La stimulation de certains points de la tête et des mains me permettait d’obtenir une diminution importante et immédiate du stress des patients. Toujours animé d’un esprit scientifique, j’ai procédé à une recherche et une étude statistique de mes résultats afin de les rendre objectifs. Les événements tragiques survenus à France Telecom et Renault, avec la publication de multiples suicides en 2009, restaient présents à l’esprit pour motiver encore davantage mes recherches.

La qualité des résultats que j’obtenais m’a ainsi poussé à vouloir faire connaître ma méthode et proposer ces soins comme une solution dans la gestion du stress et en particulier dans le stress au travail. En effet, au fil des années, celui-ci est véritablement devenu une préoccupation de santé publique.

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la Neuro-énergie® ?

En 2012, j’ai donc découvert fortuitementcette méthode manuelle de traitement du stress : la Neuro-énergie®. J’ai identifié ces points et les considère en relation directe avec les centres nerveux qui gèrent le stress. C’est ainsi que je comprends l’action immédiate et importante de la Neuro-énergie® sur le stress.

La séance se déroule sur le sujet assis ou allongé. Je procède d’abord sur les mains, puis je passe aux points sur la tête. La séance dure vingt à trente minutes. Le début de la décontraction est obtenu dès les premières minutes, très rapidement accompagnée d’une sensation que le sujet décrit comme de la sérénité. Régulièrement, au cours de leur séance, les sujets rapportent souvent ressentir un esprit plus serein, des idées clarifiées ainsi qu’une meilleure humeur. J’ai pu constater que souvent une seule séance pouvait avoir un résultat prolongé de deux à trois mois sur le stress. Une étude statistique réalisée sur mes résultats démontre qu’en moyenne le stress diminue de 63% après une séance de Neuro-énergie®!

Quel conseil préconisez-vous pour lutter à notre échelle contre le stress professionnel?

Au niveau collectif, des règles s’imposent à nous dans l’esprit d’instaurer une vie agréable. Elles représentent des règles morales et sociales fondamentales à retrouver. Je les ai volontiers appelés les règles d’or de notre société, à savoir la bienveillance, le respect, la gratitude et le dialogue. Elles doivent absolument revenir en entreprise, car elles sont le ciment d’une société saine et le meilleur remède anti-stress. D’ailleurs dans les entreprises qui ne souffrent pas ou très peu de stress au travail, j’ai pu reconnaître constamment des responsables qui étaient naturellement animés de ces qualités. Très souvent, c’est la volonté plus ou moins consciente d’imposer son autorité qui est au cœur du problème.

A l’échelle individuelle, chacun peut réduire son propre stress en préservant son sommeil, en réduisant sa consommation d’excitants. La pratique d’un exercice physique régulier est fondamentale. Marcher trente à soixante minutes deux à trois fois par semaine est déjà une bonne résolution, sans effort violent et accessible à tous. Veiller à une alimentation adaptée à ses efforts, donc à ses dépenses d’énergie, en évitant la consommation excessive de sucres et de corps gras. S’organiser pour bien gérer son temps, une bonne organisation qui va éviter de courir après le temps… Pour faire baisser rapidement le niveau de stress, il existe aussi des exercices respiratoires et de décontraction musculaire.

 

Pour en savoir plus, Jean-Luc Haziza est également l’auteur de l’ouvrage à paraître Agir ou subir, vaincre le stress avec la Neuro-énergie®.  Il dirige la société JLH Energie FORMATION spécialisée dans la qualité de vie au travail. Le site www.jlh-energie-formation.com comporte de nombreux témoignages.