En 1748 Montesquieu publiait « De l’esprit des lois « à Genève. Il y enseignait un « management de la politique » qui semblerait bien nécessaire aujourd’hui.
Équité et Modération
Dans cet ouvrage qu’il a mis 14 ans à rédiger, il met au point une vision du gouvernement travaillant sur le concret en tenant compte de la diversité des situations. Et il prône une praxis empreinte de justice, d’équité et de modération. « C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est tenté d’en abuser. »
Le confinement a sérieusement réduit les libertés et droits essentiels des citoyens dans un but clair, contenir et réduire l’évolution du Coronavirus et de ce fait sauver des vies humaines et permettre à la société de fonctionner. En ce sens notre gouvernement s’est comporté fort honorablement et Mme la ministre de la Santé a fait preuve d’une capacité de gestion hors du commun.
Mais voilà, ce beau tableau comporte quelques taches.
La proportionnalité des moyens
Les modes sociaux issus du Covid montrent que le rapport du gouvernement à une certaine frange de la jeunesse est devenu problématique. Il y a quelques mois de cela, en plein confinement une fête non autorisée au plateau du Mudam a été dissoute en employant 200 policiers et un hélicoptère ! Il y eu d’autres rassemblements, dont un sur la très célèbre Kinekswiss. La presse a parlé de l’intervention de 70 policiers sur le site et a mentionné des bagarres. Il faut souligner qu’on y trouve bien souvent des « SDF » tapageurs et alcoolisés. Seuls leurs chiens semblent sobres. L’apparition d’une masse d’uniformisés augmente le seuil d’agressivité de certains L’expérience d’autres pays montre que les « fêtes » non autorisées vont continuer, une sorte de jeu du chat et de la souris.
Les réseaux sociaux communiquent sur ces fêtes et la jeune génération ignore d’une certaine manière la Covid et ses risques … sorte de refus quasi freudien. D’une certaine manière l’histoire leur donnera raison : la génération au pouvoir n’a rien fait pour éviter ex ante la pandémie. Les jeunes sont vaccinés en dernier et on leur laissera un héritage social, éducatif, économique déformé par de longs mois de confinement.
Le moment ne serait-il pas venu d’utiliser les forces de l’ordre au dialogue et de remplacer la « matraque » par des tests rapides anti-covid, des contrôles de température et de la sensibilisation, quitte à enregistrer ceux qui manifestent des signes positifs du Covid ? N’en est-il pas ainsi dans les restaurants. Est-il tellement difficile d’accepter une réalité qui veut que la jeune génération a besoin de liberté et de contestation pour se démarquer de ce qui précède. On se souviendra que certains de nos dirigeants actuels étaient connus pour être plutôt très contestataires dans leur jeunesse, voulant renverser le régime démocratique.
Et la sécurité ?
En évitant ce gaspillage de ressources humaines, on pourrait assigner les forces de police à leur véritable mission : le maintien de l’ordre et de la sécurité en ville. Entre agressions, vols de montres et autres atteintes aux biens et à la personne par des bandes ou des individus, le bilan n’est pas glorieux. La maire de Luxembourg a certainement bien fait de mettre en place des patrouilles de gardiens privés dans les quartiers dangereux de la ville. Ils seraient les bienvenus dans la vieille-ville, comme c’est le cas de certaines villes en Suisse par exemple. L’absence de paix et de sécurité est préjudiciable à la bonne marche de la cité et du commerce. Il est d’autant plus étonnant que la ministre de la Justice, membre du parti des verts, lui cherche des poux pour soi-disant non-conformité de comportement des gardes privés par rapport à leur contrat. Comme le cite RTL, ce contrat « Il enfreindrait également un article de la Constitution, qui fixe que seule la police est en charge de la sécurité dans l’espace public ». Argument de pure forme car la sécurité dans l’espace public bat manifestement de l’aile. La ministre serait mieux avisée, avec son collègue des verts en charge de la police, d’inspirer une dynamisation de ses troupes et de les envoyer au contact à pieds plutôt que de favoriser des balades en voiture. Les vertus de la marche à pied par le principe des ilotiers a fait ses preuves et permet non seulement d’éviter des surcharges pondérales, mais également de bien connaitre un quartier et ses habitants, d’être apte à l’écoute et au dialogue et de savoir ou se passe ce qui ne devrait pas se passer.
Fêtes illégales versus compactage légal
Là où la ministre socialiste de la santé se donne un mal de chien à prêcher distanciation et gestes barrière, l’administration de l’aéroport, qui dépend du ministre de la mobilité et des travaux publics, membre du parti des verts, se montre incapable à assurer la même qualité de prévention. Un exemple parmi d’autres : jeudi dernier, entre 1030 et 110 il y a eu 4 vols en partance dont 3 pour Lisbonne et un pour Porto, low-cost et Luxair confondu : tout ce beau monde concentré dans une salle, des voyageurs partout, des toilettes surchargées, sièges insuffisants, un nomansland sanitaire.
La direction de Luxair ne semblait guère se soucier du service et du bien-être de ses clients. Toujours est-il que l’administration de l’aéroport a des efforts à faire pour être en ligne avec les directives de la ministre de la Santé.
Concluons avec Montesquieu : « Quand dans un royaume il y a plus davantage à faire sa cour qu’à faire son devoir, tout est perdu »
Il nous reste l’espoir.
Par Cadfael