Actuellement au TOL, la pièce de théâtre « La visite » d’Anne Berest, mise en scène par Christine Muller, assistée par Béatrice Paquet, nous fait découvrir une jeune femme, interprétée par Rosalie Maes, qui ne semble pas s’épanouir dans la maternité…
Par Karine Santer
En effet, cette jeune mère, chercheuse en neurosciences, reçoit sa belle-famille éloignée, qui a fait 7 heures de route, non pas pour faire sa connaissance à elle, mais pour faire celle de son bébé…
Mais ce nouveau-né dort, ce nouveau-né est la cause de son impossibilité de vivre comme elle l’entend, du sacrifice de sa carrière scientifique effacée au profit de son rôle de mère dans lequel elle ne trouve pas sa place ! Pourtant elle était destinée à un grand avenir cette chercheuse thésarde, qui se retrouve dans un campus de Mineaopolis, loin de tout….
Elle se lance alors dans un long monologue, répétant que le thé et les gâteaux faits maison sont servis, que son mari ne va pas tarder à rentrer pour ensuite faire éclater son désespoir, sa solitude entre ses quatre murs et ses angoisses face à tous les renoncements qu’oblige cette maternité !
Car on est loin du mythe de la mère parfaitement heureuse…
Rosalie Maes est magnifique, en jouant cette jeune mère, démunie de tout instinct maternel et totalement perdue face au regard de la société pour qui maternité rime avec joie d’être maman…
Sans fard et sans pudeur, elle crie que devenir mère n’a rien de merveilleux ! Elle perd pied en dénonçant ses interrogations et névroses face à son nouveau rôle de mère que l’on attend d’elle et qu’elle ne pourra remplir…
Avec une scénographie de Christian Klein, un texte percutant et une actrice plus que convaincante, tout est réussi dans cette pièce.
Un intense huis clos qui sait bousculer les codes de la maternité grâce au jeu époustouflant de Rosalie Maes !
À ne pas manquer et à voir absolument au Théâtre Ouvert de Luxembourg les 24, 25, 26, 27, 31 janvier et le 1er février à 20 heures ainsi que le dimanche 28 janvier à 17 heures.