Quand un petit castor mégalomane inonde la forêt, une aventure captivante s’ensuit, emmenant Bernard le renard et Lola la lapine dans une quête palpitante. Préparez-vous pour une épopée visuellement éclatante et riche en émotions, à découvrir dans les salles de cinéma luxembourgeoises.
Après le succès de Un amour de cochon, Mascha Halberstad revient avec Renard et Lapine sauvent la forêt, une nouvelle aventure animée à ne pas manquer, sachez-le !
À découvrir absolument pour un séance de cinéma où toute la famille embarquera dans un méli-mélo de personnages pittoresques et de scènes farfelues où règnent l’amitié et l’entraide ! Avec une jolie esthétique et beaucoup d’humour en prime il y a de quoi plaire à tout le monde, et ce dès 3 ans…
Coproduit par Doghouse Films, société de productions basée au Luxembourg et sélectionné notamment à la Berlinale, il sortira dans les salles au Luxembourg le 9 octobre prochain.
En voici le résumé :
Dans une grande clairière de la forêt Castor un petit animal à l’ego démesuré inaugure son chef- d’œuvre : un barrage. Avec l’aide de deux rats, il bloque le débit d’une petite rivière provoquant la montée des eaux et l’inondation de la forêt. Très vite un lac immense est créé́. Castor est très fier de lui mais à sa grande déception il n’y a personne pour admirer son œuvre. Ailleurs dans la forêt Bernard, le renard et Lola, la lapine, ont organisé́ une fête avec leurs amis. Après la fête Boubou, le hibou disparait. Bernard et Lola partent à sa recherche avec leurs amis et découvrent l’étrange lac, le barrage et Castor. Une belle aventure commence alors pour sauver Boubou et la forêt…
L’interview de la réalisatrice :
Mascha Halberstad est une réalisatrice et illustratrice néerlandaise et son deuxième long-métrage Renard et Lapine Sauvent La Forêt a été sélectionné à la Berlinale et de nombreux autres festivals dans le monde entier tels que celui d’Annecy, Munich Berlin, Anima.
Avec « Fox and Hare Save The Forest », vous donnez suite à votre série télévisée « Fox and Hare » de 2019. Quand l’idée vous est-elle venue de réaliser un long-métrage ?
En fait, ce n’était pas mon idée ! C’était l’idée de la productrice Janneke Van De Kerkhof. L’idée est née pendant que nous faisions encore la série. Nous avions tous ce travail, tous ces personnages et ces décors, et ils se sont dit qu’il y avait de quoi faire un film. Les producteurs ont donc choisi un livre de la série « Fox and Hare », ont décidé d’en faire un long-métrage et m’ont demandé de le réaliser. C’est ainsi que tout s’est mis en place.
Il s’agit de votre deuxième long-métrage après « Chonchon, le plus mignon des cochons » (2022). En quoi l’expérience de la réalisation d’un long métrage diffère-t-elle de celle d’un court-métrage ou d’une série ?
C’est une période plus longue déjà. Avec des films plus courts, le rythme de l’histoire est différent. Dans un long-métrage, il est difficile de maintenir l’intérêt pendant longtemps. C’est donc une grande différence ! Par ailleurs, je suis une autodidacte totale, je n’ai jamais étudié le cinéma. Je ne connais rien aux scénarios, tout est intuitif. Bien sûr, j’ai regardé beaucoup de films et j’en sais beaucoup sur le cinéma, mais je ne connais pas grand-chose à l’aspect technique. Avant « Chonchon, le plus mignon des cochons », j’avais un peu peur, mais avec « Fox and Hare », j’ai eu l’impression de savoir comment faire. Il faut savoir aussi que j’ai l’habitude de faire des films en stop-motion. Ce processus ressemble beaucoup plus à de la prise de vue réelle, parce que vous pouvez toujours interagir pendant que vous tournez le film. Avec l’animation 3D, c’est impossible. C’est pourquoi la direction que vous donnez à l’histoire et aux personnages doit être très claire dès le début. Pour moi, cela était difficile, parce que j’aime improviser, j’aime changer les choses en cours de route. Je n’ai pas tout de suite l’image complète en tête. Il faut que l’idée fasse son chemin. En ce sens, l’animation 3D a été plus difficile pour moi.
Pourriez-vous nous parler de la manière dont le style d’animation spécifique du film a été obtenu et de la raison pour laquelle il tend à donner vie à ces personnages et au monde qu’ils habitent de manière si merveilleuse ?
Les livres sont en 2D et lorsque nous avons réalisé la série avec Tom Van Gestel, nous avons hésité entre 2D et 3D. Puis, nous avons opté pour la 3D, parce qu’en 2D, il aurait fallu que ce soit exactement comme dans les livres. Comme je ne suis plus dans le monde du stop- motion, je voulais que le film ait quand même l’air d’être fait en stop-motion. Les personnages ont donc été fabriqués en argile et scannés en 3D, d’où cette impression de stop-motion, ce qui est exactement ce que je voulais. Le stop- motion est mon terrain de prédilection et je voulais au moins qu’il ait cet aspect spécifique.
Vous avez adapté les histoires de « Fox and Hare » de Sylvia Vanden Heede. Comment adaptez-vous des livres pour enfants au grand écran ? Quels sont les plus grands défis à relever ?
C’est difficile à expliquer, parce qu’avec « Chonchon, le plus mignon des cochons », c’était différent. Je suis entrée dans une librairie néerlandaise pour enfants et j’ai dit : « J’aimerai faire un film du genre de Roald Dahl » et ils m’ont donné « La revanche de OINK », j’ai vraiment accroché à cette histoire et j’ai pensé : « C’est exactement ce que je veux faire ». Pour ce film, c’était différent parce que je n’ai pas initié le projet et le livre était déjà choisi. Pour moi, il est très important de ne pas adapter le livre à la lettre comme je l’ai appris avec « Chonchon, le plus mignon des cochons ».
Un film est complètement différent d’un livre. Il faut lire le livre d’une manière différente. Il faut changer le rythme et l’action pour l’agrandir. Ce qui est toujours le plus important pour moi, ce sont les personnages, leur développement, leurs voix. Je ne le vois d’ailleurs pas comme un film pour enfant. Je veux réaliser un film familial, un film que les parents aimeront aussi. Je veux que le public oublie qu’il regarde un film d’animation et qu’il s’identifie vraiment aux personnages. C’est très important pour moi. C’est principalement ce que j’essaie de faire avec les acteurs. Pour moi, la phase la plus importante de la réalisation d’un film d’animation consiste à travailler avec les acteurs et à développer les personnages.
Le film montre que les possessions matérielles ne sont pas – ou ne devraient pas être – aussi importantes qu’une véritable amitié. Pensez-vous que ce message est plus important que jamais pour les enfants ?
Bien sûr ! Il suffit de voir nos téléphones portables, la possession matérielle la plus importante que nous avons tous. Mais je dois dire que je ne suis pas une réalisatrice « à message ». En fait, j’essaie de minimiser le message. J’essaie de le faire passer, mais avec légèreté et humour. Je ne veux pas le forcer. Lorsque le film a été sélectionné pour la Berlinale, Sebastian Markt, responsable de la section Génération du Festival, m’a écrit : « La possibilité de partager une salle avec des gens pour rire – et rire est un privilège à notre époque, et nous avons ri, guidés par votre film, ses personnages charmants et sa légère (mais très appréciée) loufoquerie ! ». J’ai beaucoup aimé cette phrase. Je veux que les gens sortent de la salle avec le sourire. Nous vivons actuellement une période très difficile et il est parfois bon de rire. Pour moi, c’est encore plus important que tous les autres messages.
La bande originale du film est vraiment magnifique. Pourriez-vous nous parler de votre collaboration avec le compositeur André Dziezuk et de l’utilisation de la musique dans vos films en général ?
C’était difficile pour moi parce que je venais de finir « Chonchon, le plus mignon des cochons » et je n’allais pas avoir le temps de me reposer un peu. La raison principale pour laquelle je voulais faire « Fox and Hare Save the Forest » était que je voulais retravailler avec André, qui avait déjà fait la série. C’est un génie ! Nous sommes devenus de très bons amis et nous aimons travailler ensemble. Vous pouvez sans doute le constater, car la musique du film est fantastique ! C’est drôle parce que lorsqu’il a composé la musique de la série, il a fait des maquettes dans lesquelles il a utilisé des flûtes… et je déteste les flûtes ! Je lui ai donc expliqué que je voulais plutôt un son de clavier à la Stevie Wonder pour la musique. Il a alors fait d’autres propositions et a développé toute la musique pour la série, qui était tout simplement fantastique.
Lors de l’enregistrement de la musique du film, la chanson de Castor n’était pas présente. Dans le scénario, il y avait cette énorme introduction du lodge qui, à mon avis, aurait pris trop de temps.
J’ai donc décidé d’en faire une chanson. André a composé la musique et Rob, qui fait cinq voix dans le film – c’est aussi un génie – en a écrit les paroles et cela s’est transformé en fantastique chanson. Avec André, c’est toujours comme ça : je dis quelque chose comme «Je veux un peu de Gospel» et c’est comme s’il pouvait lire dans mes pensées et rendre mon idée 20 millions de fois meilleure. Pour les chansons du générique de fin, c’était pareil. J’ai demandé à Rob et Dan d’improviser et de parler sur le générique de fin et ils l’ont fait ! C’était vraiment génial. C’est ce que j’aime dans la réalisation de film. C’est un processus et il faut travailler ensemble. Mais tout cela s’est fait en amont, avant que l’animation ne soit faite, nous avions déjà développé toutes les chansons.
C’est la deuxième fois qu’un de vos films est présenté en avant-première à la Berlinale. Qu’est-ce que cela signifie pour vous d’être retournée au festival et d’y présenter le film ?
J’ai été très enthousiaste ! Je sais à quel point il est difficile d’y entrer, surtout avec un long-métrage. Je fus tout d’abord très honorée, heureuse aussi, et je devais me montrer à la hauteur de ma réputation. Lorsque j’y suis allée en 2022 avec « Chonchon, le plus mignon des cochons », nous sortions tout juste de la période Covid, c’était donc une sorte de demi-festival. Je suis donc très heureuse d’avoir pu vivre l’expérience du festival à part entière. J’ai vraiment adoré et j’ai beaucoup aimé aussi qu’après la projection, les enfants aient posé de si bonnes questions sur le film. J’aime beaucoup les enfants allemands en général, ils posent de très bonnes questions et ont tendance à vraiment réfléchir aux choses.
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