Lorsque l’on sait que le cinéma est un milieu particulièrement patricarcal, qu’une femme ait été choisie pour présider la 71e édition du Festival de Cannes est déjà une incroyable progression. Quand, de surcroît, la femme en question n’est autre que l’actrice australienne Cate Blanchett, cela est d’autant plus à marquer d’une pierre blanche.
Le message est clair. En faisant ce choix, la direction du festival affiche explicitement son souci de contribuer à la libération de la parole des femmes et à soutenir le combat entamé l’année passée contre le harcèlement sexuel et les agressions, que ce soit dans le milieu du septième art, mais également à l’échelle mondiale.
C’est bel et bien pour sa prise de position et son engagement dans la lutte contre le harcèlement que Cate Blanchett a en effet été choisie. « Nous sommes très heureux d’accueillir une artiste rare et singulière dont le talent et les convictions irriguent les écrans de cinéma comme les scènes de théâtre. Nos conversations, cet automne, nous promettent qu’elle sera une Présidente engagée, une femme passionnée et une spectatrice généreuse », ont déclaré dans un communiqué commun, Pierre Lescure, Président du Festival de Cannes, et Thierry Frémaux, Délégué général.
Cate Blanchett vient en effet de créer la fondation « Time’s Up » (C‘est Terminé) – aux côtés d’autres actrices à l’instar de Natalie Portman, Reese Witherspoon ou encore Meryl Streep – et dont l’objectif est de récolter des fonds pour venir en aide aux femmes victimes de harcèlement. Une initiative née notamment suite aux nombreuses accusations d’agression sexuelle et de viol contre le producteur américain Harvey Weinstein.
L’actrice de 48 ans doublement oscarisée (en 2005 pour son rôle dans Aviator de Martin Scorsese, puis en 2014 pour Blue Jasmine de Woody Allen, ndlr.) sera ainsi la 12e femme à occuper le fauteuil de présidente de Festival de Cannes, quatre ans après la réalisatrice de La Leçon de Piano, Jane Campion.