Alors que la santé de Boris Johnson, s’est brutalement dégradée, le Premier ministre britannique a été admis en soins intensifs mardi matin. De l’autre côté de l’Atlantique, les États-Unis comptent déjà plus de 10.700 morts, devenant l’épicentre de la pandémie. En Europe, la décrue espérée ne s’est pas vraiment confirmée.
L’inquiétude est forte au Royaume-Uni, après l’admission de son dirigeant dans une unité de soins intensifs lundi soir. “Cela ne fait aucun doute que la tournure prise par les événements signifie que Boris Johnson est gravement malade”, estimait lundi soir Derek Hill, professeur d’imagerie médicale à l’University College de Londres, cité par Science Media Centre.
Le conservateur est le seul chef d’État ou de gouvernement d’une grande puissance à avoir contracté la maladie, qui a fait plus de 73.000 morts dans le monde. Âgé de 55 ans, le Premier ministre britannique, n’hésitait pas début mars, alors que la pandémie faisait déjà rage, à narguer le virus en prétendant continuer à “serrer la main à tout le monde”.
Prié “de le remplacer là où nécessaire”, le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab s’est engagé lundi à agir pour “vaincre le coronavirus” durant la période d’hospitalisation de son chef.
Les États-Unis se préparent à “subir” le pic de la pandémie
Des messages de soutien ont afflué de toutes parts, du côté des Européens ou de Donald Trump, qui a souhaité un prompt rétablissement à son “très bon ami”. “Lorsque vous êtes placé en soins intensifs, c’est très très grave avec cette maladie”, a relevé le président américain, qui minimisait récemment encore lui aussi la gravité de l’épidémie. Aux États-Unis, le nombre des contaminations frôle désormais les 365.000 cas. Donald Trump a invité ses compatriotes à se préparer à “subir le pic de cette terrible pandémie”.
Pour sa part, avec plus de 50.000 personnes testées positives au Covid-19 et 5.373 décès, le Royaume-Uni est devenu l’un des pays d’Europe les plus durement touchés. Pourtant, l’Europe, le continent le plus frappé par la pandémie, espérait une confirmation de la lueur d’espoir du week-end, lorsque le nombre de décès avait baissé dans les deux pays en première ligne, l’Italie et l’Espagne.
Mais si la tendance s’est poursuivie en Espagne, le bilan est reparti à la hausse en Italie lundi, avec 636 décès supplémentaires en 24 heures. Et la France a aussi annoncé un nombre important de décès, 833 de plus, soit 8.911 depuis début mars.
Merkel pour une UE “souveraine” en masques
Face à cette réalité brutale, la chancelière allemande Angela Merkel a souhaité une Union européenne plus forte, admettant que le bloc des 27 faisait face “à sa plus grande mise à l’épreuve” depuis sa fondation. Elle doit devenir plus “souveraine”, notamment dans la production de masques sanitaires.
Angela Merkel a exigé “plus d’Europe, une Europe plus forte et une Europe qui fonctionne bien”. Avec un bémol de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a fait valoir que les masques ne sont pas “la solution miracle”. Leur usage généralisé n’est justifié que si les autres mesures barrière sont impossibles ou difficiles à mettre en place, a souligné l’OMS.
Fin mars, le président français Emmanuel Macron, dont le pays est à côté de l’Allemagne le moteur de l’UE, avait déjà prôné une France “souveraine” produisant les masques qui lui manquent de manière à parvenir à une autosuffisance dès cette année.
Les masques proviennent aujourd’hui majoritairement d’Asie et font l’objet d’une guerre commerciale sans pitié, voire de trafics.
Les États-Unis ont rejeté lundi les accusations de Berlin selon lesquelles ils auraient détourné à leur profit quelque 200.000 masques, dénonçant “des campagnes de désinformation” pour susciter des divisions.
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